Pour mieux profiter de l’Accord de libre-échange Vietnam - UEEA

Le Vietnam et l’Union économique eurasiatique ont discuté des mesures afin de mieux mettre en œuvre leur accord de libre-échange. Objectif : exploiter conjointement de nouveaux potentiels et opportunités dans le commerce extérieur.

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La 4e réunion du Comité mixte sur la réalisation de l’Accord de libre-échange (FTA) entre le Vietnam et l’Union économique eurasiatique (UEEA) a eu lieu fin 2022 à Moscou. Elle a été coprésidée par le ministre vietnamien de l’Industrie et du Commerce, Nguyên Hông Diên, et le ministre du Commerce de la Commission économique eurasiatique, Andrey Slepnev.

Les grands gagnants de l'accord sont les exportateurs de produits aquatiques dont la taxe d’importation sur ces marchés est tout simplement réduite à zéro.
Photo : VNA/CVN

Les deux dirigeants ont affirmé que ledit accord avait contribué au fort développement du commerce bilatéral, qui était passé de 5,9 milliards d’USD en 2017 à 7,8 milliards en 2021, selon les données de l’UEEA. Ils ont également estimé que la coopération économique bilatérale offrait encore beaucoup de potentiels et qu’il était nécessaire de lever les obstacles à son développement.

L’entrée en vigueur du FTA Vietnam - UEEA le 5 octobre 2016 a permis d’accélérer les échanges commerciaux bilatéraux. Selon le Département général des douanes du Vietnam, en 2016, ils ont atteint 3,04 milliards d’USD, soit une hausse de 23% par rapport à 2015. Depuis lors, les échanges commerciaux bilatéraux ont continué d’enregistrer une croissance notable à hauteur de 25% par an. Pourtant, en 2020, en raison de la pandémie de COVID-19, ils ont baissé de 10%.

Pénétrer les autres marchés de l’ASEAN

Nguyên Hông Diên a indiqué qu’il était temps pour l’UEEA et le Vietnam d’envisager de nouvelles idées et de mieux appliquer leur accord de libre-échange afin d’exploiter conjointement de nouveaux potentiels et opportunités.

Andrey Slepnev s’est montré satisfait de ces résultats remarquables. Il a souhaité que les deux parties collaborent étroitement pour trouver des solutions aux difficultés engendrées par l’ouverture de leurs marchés. Il a ajouté qu’il était important d’accélérer la réalisation des projets prioritaires, ce qui permettra aux marchandises des pays de l’UEEA de se positionner sur le marché vietnamien et de pénétrer les autres marchés de l’Association des nations du Sud-Est (ASEAN) par l’intermédiaire du Vietnam.

Il a fait savoir que l’UEEA accordait la priorité à la signature du protocole de coopération avec la Russie dans la construction automobile, à l’entrée en vigueur dans les meilleurs délais d’un protocole similaire avec le Bélarus et à l’exemption des mesures protectionnistes appliquées sur les importations d’engrais par le Vietnam.

Quant aux autres domaines de coopération tels que le textile-habillement et les industries, les deux ministres étaient unanimes sur le fait que les deux parties devraient renforcer leurs échanges, afin de régler les problèmes éventuels sur la base du principe de l’équilibre des intérêts.

En mai 2014, à Astana, capitale kazakh, les présidents du pays hôte, de la Russie et du Bélarus actaient la création de l’Union économique eurasienne. Le 1er janvier 2015, la Communauté économique eurasiatique est devenue officiellement l’Union économique eurasienne avec deux membres supplémentaires, à savoir l’Arménie et le Kirghizistan. De son côté, le Vietnam a négocié pendant deux ans un accord de libre-échange avec cette association.

Dang Hoàng Hai, le chef du Département du marché européen, relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce, a fait remarquer que chacun des pays négociateurs est un ami de longue date du Vietnam. ”C’est cette amitié qui explique pourquoi nous nous comprenons si bien, pourquoi nous sommes si attachés à nos intérêts réciproques, pourquoi nous sommes capables de tenir compte des spécificités de chacun. Nous avions tous le souci d’équilibrer nos intérêts réciproques au cours des négociations. Et nous y sommes en effet parvenus. Cet accord de libre-échange prend en compte et équilibre les intérêts de chaque pays membre de l’UEEA et du Vietnam”, a-t-il indiqué.

Ce texte a créé un cadre juridique favorable et stable, propice au développement des relations économiques entre le Vietnam et les pays de l’UEEA tant sur le plan multilatéral que bilatéral. De l’avis de nombreux experts, il propose une liberté douanière considérable pour les échanges commerciaux de part et d’autre. Outre les réductions et les exemptions de taxe d’importation sur la quasi-totalité des produits répertoriés dans l’accord, chaque pays est libre de continuer de protéger certains de ses produits jugés ”plus sensibles” par des mesures tarifaires.

L’UEEA considère le Vietnam comme une porte par laquelle elle pourrait accéder aux marchés des pays membres de l’Asie du Sud-Est. 
Photo : VNA/CVN

Satisfaction de part et d’autre

Pour le Vietnam, cet accord est un succès, comme l’explique Dang Hoàng Hai, négociateur technique en chef :  ”Les grands gagnants sont les exportateurs de produits aquatiques dont la taxe d’importation sur ces marchés est tout simplement réduite à zéro. Les exportateurs de produits textiles peuvent aussi être contents puisque 80% de leurs produits sont exemptés de taxe dès l’entrée en vigueur de l’accord, et le reste le sera ultérieurement. Même chose pour les chaussures”.

De son côté, le Vietnam promet d’annuler ses taxes d’importation sur le fer, l’acier, les produits industriels et certains produits agricoles en provenance des cinq pays de l’UEEA. Pour les autres produits, il ouvre graduellement son marché, suivant le calendrier prévu dans l’accord.

Selon les prévisions, ledit accord permettra de multiplier les échanges commerciaux entre le Vietnam et les pays de l’UEEA. Ces derniers pourraient élargir considérablement leur aide au développement économique vietnamien, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, des transports et de l’exploitation des ressources naturelles.

À noter que l’économie vietnamienne et celle de l’UEEA ne sont pas concurrentes, mais complémentaires. Cette association voit le Vietnam comme étant une porte prometteuse par laquelle elle pourrait accéder aux pays de l’Asie du Sud-Est et à l’Asie en général.

The Linh/CVN


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