On recense quelque 700.000 Vietnamiens travaillant à l’étranger, ainsi que des dizaines d’autres revenant au Vietnam chaque année, dont du Japon. Le fait qu’ils soient quasiment oubliés dès leur retour a conduit quelques sociétés à les aider à retrouver un emploi.
Des travailleurs vietnamiens au Japon. Photo : VNA/CVN |
La société par actions Esuhai, créée en 2005, est pionnière dans la formation et l'envoi d’ouvriers au Japon ainsi que dans le recrutement de travailleurs revenant du Japon pour les entreprises japonaises présentes au Vietnam. À ce jour, Esuhai a présenté une centaine de personnes à de telles entreprises de Hô Chi Minh-Ville, de Binh Duong et de Dông Nai. Elle forme également des ouvriers selon les besoins des entreprises japonaises en coopération avec l’école Yoshida Kaizen.
Esuhai et l'école Kaizen Yoshida ont finalement inauguré le 12 septembre à Hô Chi Minh-Ville le Centre de formation et de développement de ressources humaines pour les technologies Vietnam - Japon. L’investissement de 200 millions de yens qu’il représente a été financé par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
De même, la société d’envoi de main-d'œuvre internationale Suleco a créé en 2008 un bureau d’offre d’emploi pour aider les ingénieurs et les stagiaires revenant du Japon. «Notre société a présenté des centaines de personnes aux entreprises japonaises installées dans le Sud-Est du Vietnam», a indiqué Trân Quôc Ninh, directeur de Suleco.
L'Organisation de développement de main-d'œuvre internationale du Japon (IM Japan) a mis en œuvre un programme d’envoi au Japon de jeunes ruraux pauvres et d’élèves d’écoles professionnelles. Après un séjour d’un à trois ans, ils bénéficient d’une assistance pour revenir et trouver un emploi au sein d’une entreprise japonaise au Vietnam.
Stratégie pour le retour de l’étranger
Lors d’une rencontre à Hô Chi Minh-Ville, le directeur général du groupe Kanto, M. Fukuda, s’est adressé aux 200 Vietnamiens qui ont terminé leur travail au Japon pour leur indiquer que «nous avons contacté avec les entreprises japonaises au Vietnam afin qu’elles vous accueillent. Ce serait du gaspillage de ne pas vous employer».
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«Sur le programme d’échange de main-d’oeuvre entre les deux pays, je suis triste de voir la plupart des travailleurs vietnamiens être au chômage après leur retour du Japon. Ils ne peuvent pas exploiter ce qu’ils ont appris», regrette M. Yanagi Seiichi, directeur général de la compagnie Sanup.
«Pour un pays en voie de développement comme le Vietnam, former à l’étranger des travailleurs qualifiés afin de les employer par la suite doit être une priorité en termes de stratégie d’envoi de main-d’œuvre», a estimé Masumi Higuma, représentant en chef de l’IM Japan au Vietnam.
Le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, Nguyên Thanh Hoà, s’est déclaré préoccupé par la stratégie de retour de l’étranger. Sa mise en œuvre suppose en effet l’élaboration d’une banque des données sur les personnes qui ont été employées à l’étranger afin de faciliter le recrutement par les entreprises et localités. «Le Département de gestion des travailleurs à l’étranger et les administrations concernées sont chargés d’élaborer un projet sur ce point», a précisé M. Hoà. Avant d’ajouter que «prochainement, des foires de l’emploi pour mettre en contact ce personnel et les entreprises japonaises présentes au Vietnam seront organisées».
M. Hoà a également apprécié les contributions des sociétés privées dans le recrutement et la formation du personnel pour le Japon comme pour les entreprises japonaises au Vietnam. L’État encourage ces sociétés à créer davantage d’emplois pour ces personnes afin de contribuer au développement socioéconomique du pays comme au bien-être.