L’Allemand Tilo Nadler, directeur du Centre de secours des primates en danger au Parc national de Cuc Phuong. |
En 1991, Tilo est venu tourner un film au Vietnam suite à une information sur la redécouverte d’une petite population de langurs de Delacour, 57 ans après la dernière observation. Cette espèce était considérée comme éteinte dans la nature. Il a passé plusieurs jours à les chercher en forêt, campant dans la montagne, avec l’espoir de les filmer, mais en vain. C’est au marché de Nho Quan, à 15 km du Parc national de Cuc Phuong, qu’il a finnalement vu ses premiers langurs, mais blessés et encagés, attendant de finir dans la marmite. Tout de suite, il est allé voir les responsables de la localité qui n’étaient pas au courant. Les primates ont été arrachés des mains de leurs boureaux, et ont maintenant une nombreuse descendance.
En 1992, la Société zoologique de Francfort a engagé des experts pour piloter un projet de préservation des primates au Vietnam. Elle a financé la construction d’un Centre de secours des primates en danger au Parc national de Cuc Phuong, pour une période de trois ans (1993-1996). Tilo en est devenu le directeur.
Un amour particulier pour le Vietnam
En 1996, l’Allemagne avait l’intention de transférer le projet au Vietnam, mais Tilo a demandé sa prolongation de trois ans, puis de cinq ans supplémentaires… Tilo et sa femme ont quitté la ville pour s’installer définitivement au parc de Cuc Phuong.
Deux langurs de Delacour au parc national de Cuc Phuong. |
Après 20 ans de fonctionnement, le centre compte 150 singes, de toutes les espèces recensées au Vietnam. Récemment, 2 langurs de Delacour nés dans le centre ont été relâchés dans la réserve naturelle de Vân Long, on vit déjà une petite population de cette espèce. Le centre se développe bien malgré les difficultés financières car la Société zoologique de Francfort ne couvre plus maintenant que 50% des dépenses.
Tilo a toujours une passion immense pour les primates. Il a pleuré de voir mourir un langur de Cat Bà mordu par un serpent en voulant protéger ses petits. «Lorsqu’il reçoit une information sur un singe récupéré blessé ou arraché des mains des braconniers, Tilo part immédiatement le chercher, même s’il faut aller à l’autre bout du pays», a expliqué Hiên, sa femme.
Tilo compte bien rester au Vietnam jusqu’au bout, malgré les déceptions et désillusions que l’on peut rencontrer lorsque l’on travaille dans la protection de la nature . «Le Vienam m’a donné un trésor inestimable : ma famille. Je veux travailler et vivre ici toute ma vie. À ma mort, je veux être enterré dans une des grottes du Parc national de Cuc Phuong», a-t-il confié.
Tilo a reçu une lettre de félicitation du président de la République, l’Ordre du Travail de 3e classe de l’État vietnamien, le Prix honoris causa de 1re classe pour les experts en conservation de la nature du monde entier.
Duy Minh/CVN