>>Porto Rico va perdre 14% de sa population à cause de l'ouragan Maria
Aurea Cruz, âgée de 66 ans, assise le 26 novembre dans sa maison endommagée par l'ouragan Maria sur l'île de Vieques, à Porto Rico. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il ne s'agit pas d'un simple nombre mais de vies : de vraies personnes, qui ont laissé derrière elles leurs êtres chers et leurs familles", a écrit le gouverneur de l'île caribéenne, Ricardo Rossello, dans un communiqué.
Près de trois mois après l'ouragan qui a frappé ce territoire américain de 3,4 millions d'habitants avec des vents de plus de 250 km/h, soufflant les maisons et dévastant son réseau électrique et d'eau potable, le bilan officiel est encore de 64 morts.
Le bilan lié à l'ouragan Maria se situerait en fait à entre 500 et plus de 1.000 morts, selon plusieurs investigations - notamment du centre portoricain de journalisme d'investigation, de CNN, du New York Times et de Vox - qui se basent sur des visites dans des centres funéraires, des maisons de retraites et des hôpitaux, en plus de statistiques officielles.
L'électricité n'a été rétablie qu'à 70% de sa capacité, le danger persistant donc pour les habitants les plus vulnérables n'ayant toujours pas le courant sur cette île à la chaleur tropicale, comme les personnes âgées ou les malades soignés à domicile grâce à des machines.
L'ouragan Maria a frappé le 20 septembre. Le nombre moyen de décès enregistrés en octobre est beaucoup plus élevé que l'année précédente, selon les données du gouvernement, avec 2.963 morts, soit 606 - ou 25,7% - de plus qu'en octobre 2016.
Le gouverneur Rossello affirme que son gouvernement s'est toujours attendu à ce que le bilan grimpe lorsque des informations plus fiables seraient disponibles. Pour le nouveau décompte, tous les décès survenus depuis le 20 septembre seront examinés, a-t-il précisé.
Démographe et consultant indépendant, Raul Figueroa expliquait récemment que "le bilan n'a pas été élaboré de la façon la plus adaptée".
"Certains médecins ne disposaient pas d'un protocole à suivre pour recenser les décès et ceux-ci n'ont donc pas pu être certifiés ensuite par le gouvernement", poursuivait-il. En outre, certains habitants "étaient tellement occupés par les besoins les plus essentiels et leur survie qu'ils n'ont pas signalé leurs morts".