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Des chrétiens pakistanais en train d'être évacués après l'attentat contre leur église le 17 décembre à Quetta. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'attaque a impliqué au moins deux kamikazes, peut-être davantage, et visé l'Église méthodiste de la capitale de la très instable province du Balouchistan, bordée par l'Iran et l'Afghanistan.
Au moins deux hommes se sont présentés dimanche matin 17 décembre alors qu'environ 400 personnes étaient rassemblées pour l'office, munis de grenades et de vestes explosives. Mais l'un des assaillants a été abattu par la police sur le parvis, évitant un carnage encore pire, selon le ministre de l'Intérieur du Balouchistan, Sarfraz Bugti.
Le kamikaze a déclenché une veste piégée chargée d'au moins "15 kg d'explosif" a rapporté un responsable de la défense civile, Aslam Tareen. Selon lui l'homme ainsi que son complice, "abattu d'une balle entre les deux yeux", détenaient aussi des grenades, pour causer le maximum de dégâts dans l'assemblée.
Un haut responsable de la police, Abdul Razzaq Cheema, a également évoqué la présence sur place de deux autres kamikazes qui auraient pris la fuite quand les forces de l'ordre sont intervenues.
Cette information était en cours de vérification dimanche soir 17 décembre par les enquêteurs qui fouillaient le secteur et visionnaient les images des caméras de surveillance à la recherche des deux autres kamikaze supposés.
L'EI a revendiqué l'opération par un message de son organe de propagande sur Twitter, sans aucune précision.
Les rescapés rencontrés par l'AFP ont raconté l'irruption du chaos au milieu de leurs prières.
"J'ai d'abord entendu des coups de feu et j'ai tout de suite pensé que l'église était attaquée" a rapporté Kelvin Alexander Masih, un photographe de 44 ans qui se trouvait en famille. "Je me suis rué pour fermer la porte principale, criant aux gens de s'allonger (...) mais la porte a volé en éclats: tout ceux qui se trouvaient à proximité ont été tués et blessés, on entendait des pleurs de femmes et d'enfants".
"J'étais en train de prier quand j'ai entendu des tirs. Quand j'ai levé la tête le prêtre avait interrompu la prière. Les gens paniqués essayaient de se cacher. J'ai entendu une énorme explosion et la porte a éclaté", a confié Zeenat Emmanuel, une quinquagénaire.
Un photographe de l'AFP sur place a vu les bancs de l'assistance renversés, des chaussures et des instruments de musiques éparpillés dans des mares de sang.
Le chef de la police provinciale, Moazzam Jah, a précisé que deux femmes figuraient parmi les huit morts. Plusieurs blessés sont dans un état grave.
"La police a été prompte à réagir, elle a empêché les assaillants de gagner la nef principale en les interceptant" avant.
D'ordinaire, environ 250 fidèles assistent au service du dimanche 17 décembre mais à l'approche de Noël l'affluence est bien supérieure et 400 personnes étaient présentes, selon le ministre de l'Intérieur.