Pompeo rencontre à Mexico le président-élu Lopez Obrador

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a eu, vendredi 13 juillet à Mexico, un "dialogue cordial" avec le président-élu de gauche Andrés Manuel López Obrador, à l'heure où les sujets de friction entre les deux voisins se multiplient.

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Photo fournie par le service de presse de la présidence mexicaine de la rencontre entre le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo (gauche) et le président-élu mexicain Andrés Manuel López Obrador, le 13 juillet 2018 à Mexico.
Photo: AFP/VNA/CVN
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Le secrétaire d'État américain est arrivé à la tête d'une imposante délégation, composée du conseiller présidentiel et gendre de Donald Trump, Jared Kushner, de la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, et du secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin.

"C'est un plaisir de visiter le Mexique pour mon premier voyage de secrétaire d'Etat", a tweeté Mike Pompeo peu après s'être posé sur l'aéroport de la mégapole mexicaine.

Souriant, M. Pompeo a félicité M. Lopez Obrador pour son écrasante victoire lors des élections du 1er juillet. "Bienvenidos" (Bienvenus) leur a lancé en espagnol le président-élu mexicain, qui doit prendre ses fonctions le 1er décembre.

La modeste maison qui sert de bureau à Mexico à celui que l'on surnomme AMLO - d'après ses initiales - était entourée d'un dispositif policier composé d'une vingtaine d'agents seulement et de barrière métalliques, tandis qu'une centaine de journalistes patientaient en face depuis l'aube.

Les futurs ministres des Finance, de l'Économie et de la Sécurité ont assisté à la réunion ainsi, que l'ancien maire de Mexico et prochain ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.

"Ca a été un dialogue assez franc, respectueux, cordial, une première conversation réussie, je pense que nous pouvons avoir un optimisme raisonnable" et que le Mexique parviendra à "améliorer sa relation avec les États-Unis", a commenté ensuite M. Ebrard en conférence de presse.

La discussion a porté, selon lui, sur le commerce et la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), sur les efforts nécessaires à mener en matière de développement au Mexique, ainsi qu'en Amérique centrale, pour que cessent les migrations.

Familles séparées

Le sujet de la sécurité a également été abordé et AMLO a présenté une "initiative mexicaine", a indiqué M. Ebrard, sans fournir plus de détails.

Le sujet polémique du mur à la frontière n'a quant à lui pas été évoqué durant cette rencontre d'environ 40 minutes, a-t-il assuré.

M. Pompeo a indiqué devant la presse qu'une de ses priorités était de "commencer à bâtir une relation" avec Lopez Obrador et son équipe, et voir comment les deux pays "peuvent avancer avec des objectifs communs".

Des petites manifestations ont ponctué la visite de la délégation américaine. "Racistes! lâches!", ont scandé des manifestants de l'ONG binationale Otros Dreams en Accion, composée d'expatriés américains qui défendent les droits des migrants.

Auparavant, une rencontre s'était déroulée avec le président sortant, Enrique Peña Nieto et le ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray.

Peña Nieto a exprimé "sa préoccupation à l'égard de la politique de séparation des familles de migrants" du gouvernement américain et a demandé le "rapide regroupement des familles séparées", selon un communiqué de la présidence mexicaine.

Il a également souligné la nécessité de continuer à "combattre les dangereuses organisations criminelles internationales".

Parallélisme ? 

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (3e à gauche), le 13 juillet à Mexico.
Photo: AFP/VNA/CVN

Les relations entre les États-Unis et le Mexique se sont tendues depuis la prise de fonctions de Donald Trump en janvier 2017, après une campagne présidentielle marquée par des invectives anti-mexicaines, des attaques contre l'Aléna, qui lie les deux pays et le Canada depuis 1994, et la promesse de construire un mur à la frontière, payé par le Mexique.

AMLO a promis durant sa campagne de remettre Trump "à sa place", mais après le premier appel téléphonique post-élections, les deux dirigeants ont semblé vouloir tisser une bonne relation.

Malgré leurs différences idéologiques, certains experts voient un parallèlisme entre les deux hommes politiques, qui se définissent tous deux comme "anti-système", sont peu favorables au libre-échange et défendent une approche politique empreinte de nationalisme.

"On disait que Lopez Obrador pourrait être très anti-Trump", mais il y a "une opportunité pour les deux camps de travailler ensemble" et "réinventer la relation dans ce moment crucial", a commenté à l'AFP l'analyste politique Carin Zissis, du centre de réflexion Americas Society and Council of the Americas.

Toutefois, "Lopez Obrador fera front d'une manière ou d'une autre s'il y a de l'abus ou une réthorique anti-Mexique", anticipe-t-elle.


AFP/VNA/CVN

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