Pollution à New Delhi : la situation s'améliore mais l'air reste nocif

Le renforcement des vents permettait mardi 5 novembre une amélioration de la situation à New Delhi, mais la qualité de l'air reste toutefois exécrable et néfaste pour la santé des vingt millions d'habitants de la capitale indienne, qui toussent depuis plusieurs jours.

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Un homme avec un masque de protection circule dans les rues de New Delhi, le 4 novembre. 

À 10h00 locales (04h30 GMT), l'ambassade américaine dans la capitale indienne enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 230 microgrammes par mètre cube d'air, soit moitié moins que la veille à la même heure.

Malgré cette baisse notable, une telle pollution est bien au-delà des seuils recommandés pour la santé et suffirait à mettre à l'arrêt n'importe quelle autre ville du monde. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de 25 en moyenne journalière.

Dans la mégapole indienne, les écoles restaient fermées et les chantiers arrêtés mardi 5 novembre. La circulation alternée est en place jusqu'au 15 novembre, même si les experts sont circonspects sur l'efficacité réelle du dispositif.

Comme chaque année à cette période, la Cour suprême a fustigé l'inaction des autorités et leur a ordonné de prendre des mesures immédiates contre la pollution : "Les gens sont en train de mourir, cela ne peut pas se produire dans un pays civilisé", s'est insurgé un panel de juges.

La haute instance judiciaire a ordonné aux États voisins du Penjab, d'Haryana et d'Uttar Pradesh de faire cesser les brûlis agricoles dans leurs campagnes, qui contribuent en grande partie au "smog" de Delhi. Des images satellite de la NASA montrent des milliers de feux brûlant dans le nord-ouest de l'Inde ces 48 dernières heures.

Cette pratique, illégale, permet aux agriculteurs indiens de nettoyer leurs champs à moindre coût des résidus de la récolte du riz pour pouvoir semer la culture suivante.

Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) transforme New Delhi en "chambre à gaz", une expression fréquemment utilisée par ses dirigeants.

D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, les particules fines en suspension présentes dans cet air toxique peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.

En 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de décès prématurés dans le pays, selon l'estimation d'une étude parue l'année dernière dans la revue scientifique The Lancet.

AFP/VNA/CVN

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