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La circulation est alternée le 4 novembre à New Delhi en raison de la très forte pollution qui y règne. |
Lundi matin 4 novembre, une brume nauséabonde et écœurante emprisonnait toujours la capitale indienne, cachant les bâtiments, s'immisçant dans les foyers, les bureaux et même les galeries souterraines du métro, envahissant de façon insupportable les voies respiratoires et les poumons.
Le pic de ces jours-ci est l'un des plus violents épisodes de pollution atmosphérique qu'a connu la mégapole ces dernières années, souvent qualifiée par des responsables indiens de "chambre à gaz".
"Il y a de la fumée partout et les gens, y compris les jeunes, les enfants et les personnes âgées, ont du mal à respirer", a déclaré le chef de l'exécutif local, Arvind Kejriwal, dans une vidéo postée dimanche 3 novembre sur son compte Twitter.
"Les yeux brûlent. La pollution en est à ce point", a-t-il ajouté.
La circulation alternée est entrée en vigueur lundi 4 novembre dans la ville, jusqu'au 15 novembre. Les véhicules ne peuvent rouler qu'un jour sur deux selon que leur plaque d'immatriculation finit par un chiffre pair ou impair.
Les experts sont très circonspects sur l'efficacité de ce dispositif, utilisé plusieurs fois depuis 2016, notamment en raison des très nombreuses exemptions, pour les deux-roues ou pour les conductrices par exemple.
Les autorités ont ordonné vendredi 1er novembre la fermeture des écoles et l'arrêt des chantiers jusqu'à mardi 5 novembre à Delhi et sa région. Le gouvernement local distribue aussi des masques de protection aux écoliers.
À 10h00 locales (04h30 GMT), l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 469 microgrammes par mètre cube d'air. En comparaison, le niveau de Paris au même moment était de 6.
L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de 25 en moyenne journalière.
D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, les particules fines en suspension peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.
Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) rend irrespirable l'air de New Delhi.
Le brouillard de pollution était si dense dimanche 3 novembre qu'une quarantaine d'avions ont dû être détournés de l'aéroport de la capitale, des centaines de vols ont été retardés.
Pour réduire les effets néfastes de la pollution sur le corps, le ministre de la Santé a recommandé dimanche aux Indiens de manger des carottes.
AFP/VNA/CVN