>> Au moins deux morts dans des inondations en Italie
>> Inondations en Italie : 11 morts et des dégâts considérables
Vue aérienne des inondations à Lugo, dans la région d'Emilie-Romagne, le 18 mai dans le Nord de l'Italie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Emilie-Romagne n'était toujours pas à l'abri d'une reprise de la crue vendredi 19 mai, l'alerte rouge météo restant en vigueur au moins encore pour samedi 20 mai et les localités les plus exposées étaient évacuées.
Ce sont au total 15.000 habitants qui ont dû abandonner leur domicile pour échapper aux inondations, dont la moitié environ ont été hébergés dans des centres d'accueil de la Croix-Rouge ou de la protection civile.
Et de 13 morts, "le bilan humain est passé à 14" vendredi 19 mai, a indiqué un porte-parole de la région, précisant qu'il s'agissait d'un homme retrouvé noyé dans sa maison à Faenza.
Dans cette commune à l'épicentre des inondations, des journalistes de l'AFP ont rencontré des habitants hagards qui s'efforçaient de dégager l'amas fangeux.
"J'ai tout perdu sauf mon pyjama", assurait un riverain, Fred Osazuwa, 58 ans, les pieds dans la boue.
Pour Pierluigi Randi, directeur de l'association de météorologues Ampro, il s'agit "des plus graves inondations depuis au moins un siècle".
Paris et la F1 solidaires
L'Organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix de son directeur Europe Hans Kluge, s'est dite "prête à apporter un soutien" à l'Italie. "La France est solidaire", a assuré de son côté le président français sur Twitter depuis la réunion du G7 au Japon à laquelle participe également la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.
Des habitants nettoient la boue dans une cour après des inondations à Faenza, le 19 mai dans la région d'Emilie-Romagne, dans le Nord de l'Italie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je l'ai dit à la Première ministre Meloni, nous sommes prêts à apporter toute aide utile", a écrit Emmanuel Macron, en français et en italien.
Le patron de la F1, Stefano Domenicali, a annoncé que l'organisation faisait un don d'un million d'euros aux sinistrés. La veille à Faenza, le pilote japonais Yuki Tsunoda et son équipe AlphaTauri ont prêté main-forte aux habitants. Sur des photos publiées sur le compte Twitter de la F1, Yuki Tsunoda, en short, racle la boue au moyen d'une pelle dans les rues de la commune.
Les dégâts matériels se chiffrent en milliards d'euros. "Verger de l'Italie", l'Emilie-Romagne doit sa prospérité à la culture des fruits et légumes, mais aussi à son tourisme et à la filière automobile bâtie autour de Ferrari.
"La filière agroalimentaire et maraîchère a besoin d'être indemnisée à 100%. Nous avons eu la sécheresse, le gel, et maintenant ces inondations dramatiques", a rappelé vendredi 19 mai le président de la région, Stefano Bonaccini.
À Reda, près de Faenza, Giovanni Frega, 84 ans, inspectait vendredi 19 mai ses champs détrempés. Ses pêchers, abricotiers et sa vigne ont les pieds dans l'eau et il compte sur le reflux de la crue et l'évaporation quand viendront les beaux jours.
"Avec toute cette eau, la terre ne respire pas" et les fruits tombés risquent de pourrir, a-t-il expliqué à l'AFP, précisant ne pas être assuré contre les inondations.
Transition énergétique
Pour le prix Nobel de physique italien Giorgio Parisi, ces inondations sont à mettre au compte "du changement climatique, de l'augmentation des températures" et "nous devons nous y habituer".
"Il faut une vraie transition énergétique", a-t-il estimé dans un entretien au Corriere della Sera.
Le gouvernement mettra à l'ordre du jour du conseil des ministres mardi 23 mai "la suspension des échéances fiscales et contributives" pour les entreprises sinistrées par les intempéries en Emilie-Romagne.
AFP/VNA/CVN