Pour les vrais cinéphiles, le bonheur est probablement ailleurs, dans ces salles obscures à but non lucratif, celles des centres culturels étrangers et cinémathèques pour ne pas les nommer.
La Cinémathèque de Hanoi (22 rue Hai Bà Trung) est l'une des plus anciennes de la ville. Créée en 2004 par un étranger expatrié, Gerry Herman, elle vise à présenter au plus grand nombre, et pas forcément à un public de cinéphile, des œuvres internationales. Ces 6 dernières années, des films de tous les continents y ont été projetés, et bien sûr aussi des oeuvres vietnamiennes comme Bao gio cho dên thang muoi (Quand arrivera le mois d'octobre), Cu va chim se se (Le hibou et le moineau)... Tous les films sont sous-titrés en anglais, et les spectateurs vietnamiens ont accès à des écouteurs s'ils le souhaitent. Des rencontres avec des réalisateurs connus ont souvent lieu, avec parfois de grands noms : Dang Nhât Minh, Bùi Thac Chuyên, Oliver Stone…
"Les plats étranges" des centres culturels étrangers
Comme la cinémathèque, la politique de ces centres culturels s'inscrit dans une démarche culturelle et non lucrative. Leur objectif n'est donc pas de "faire tourner la planche à billets" mais de présenter aux Vietnamiens la quintessence de la culture dont ils sont les représentants officiels.
L'Espace (ou Centre culturel français à Hanoi, 24 rue Tràng Tiên) organise régulièrement des programmes de projection gratuits. Avant, ces programmes s'inscrivaient dans le cadre d'autres événements culturels. Mais actuellement, ce centre organise régulièrement des séances spéciales autour d'un réalisateur ou d'un acteur. L'occasion pour de nombreux jeunes vietnamiens, francophones ou non, de voir des oeuvres de qualité qu'ils n'auraient jamais eu l'occasion de voir ailleurs, sauf en DVD.
Le Centre culturel sud-coréen (29 rue Nguyên Du), quant à lui, présente tous les samedis à 09h00 des films nouveaux. Les derniers ont été Tsunami à Haeundae, Grand-père à 30 ans, L'île romantique… Idem pour l'Institut Goethe Hanoi qui, comme son nom le laisse supposer, présente des films du pays de l'auteur des Souffrances du jeune Werther.
L'Institut Goethe a fondé en octobre 2009 Doclab, un centre expérimental de création et de projection de films documentaires et de vidéos, qui propose notamment des cours de tournage. Il présente tous les jeudis des "docus", avec entrée libre.
Un autre lieu que connaissent bien tous les passionnés du 7e art et, notamment, des films documentaires, c'est le Press café, situé rue Nguyên Phong Sac (arrondissement de Câu Giây). Des projections d'oeuvres nationales et étrangères ont lieu tous les samedis. Souvent, le public peut rencontrer les réalisateurs et les équipes de tournage.
Thuy Hà/CVN