France
Plus de 8.000 morts et un confinement globalement bien respecté

Le confinement a été plutôt bien respecté ce week-end, compte tenu de la météo radieuse et du début des vacances scolaires dans l'Hexagone, a indiqué dimanche soir 5 avril le gouvernement alors que le coronavirus a fait plus de 8.000 morts dans le pays, même si les courbes des décès et des entrées en réanimation marquent un ralentissement.

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Augmentations journalières des morts du COVID-19 en France, des personnes en réanimation, des hospitalisations et des sorties d'hôpital, au 4 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le relâchement, c'est l'allié du COVID", a rappelé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au journal télévisé de France 2, soulignant qu'il n'y a pas "eu de grand mouvement" de population. "Les Français ont respecté la règle, ont respecté le confinement", qui en est à son 20e jour, a-t-il affirmé, même si par endroits, des signes de relâchement ont été constatés, avec des joggeurs au milieu de familles sur les bords du canal de l'Ourcq à Paris ou des enfants jouant par groupes dans des cours d'immeubles...

Lundi 6 avril, une attestation de déplacement numérique sera d'ailleurs disponible, en complément du dispositif papier déjà en place pour justifier les sorties autorisées. Depuis vendredi, début des congés scolaires dans la zone C, qui regroupe les académies d'Île-de-France et d'Occitanie, plus de 160.000 policiers et gendarmes sont mobilisés. Et près de 1,4 million de contrôles ont été effectués sur les trois derniers jours, a souligné M. Castaner, pour tenter d'endiguer la pandémie.

Selon le bilan dimanche soir de la Direction générale de la Santé (DGS), la France a enregistré 357 nouveaux décès à l'hôpital dans les dernières 24 heures, le nombre le plus faible enregistré depuis mardi, ce qui porte à 8.078 le nombre total de décès en prenant en compte les données des Ehpad et autres établissements médico-sociaux. Et près de 7.000 patients nécessitant des soins lourds sont en réanimation.

Si le nombre de décès est à son plus bas niveau depuis une semaine, et qu'un ralentissement des admissions en réanimation semble se confirmer, l'heure est toujours à la prudence. "Respectons les consignes, le confinement strict, la distanciation physique et les gestes barrières, pour nous protéger, protéger nos proches", a rappelé la DGS.

Tentation d'être dehors

Dans le Morbihan, des vacanciers et résidents secondaires sont venus en famille dans la commune de La Trinité-sur-Mer, indique le quotidien Ouest-France qui rapporte également les inquiétudes du maire de Quiberon Bernard Hilliet au sujet de l'arrivée de nouveaux visiteurs. "Le déconfinement n'est pas à l'ordre du jour, l'échéance n'est pas fixée", a martelé le secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nunez. "Je rappelle la règle (...) on sort lorsque c'est strictement nécessaire", a-t-il ajouté.

Des personnels soignants acheminent la civière d'un patient infecté par le COVID-19 de la gare d'Austerlitz à destination de Quimper, le 5 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est les vacances, il fait beau, ne cédez pas à la tentation, restez au maximum chez vous", a exhorté Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, l'une des les plus sévèrement touchées par l'épidémie et où le "système de santé est complètement saturé". Plus tôt, le directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch déplorait la présence de "trop de monde dans les rues, trop de flâneurs, trop de promeneurs" à Paris, croisés par les soignants se rendant à leur travail.

Dans la Manche, la préfecture a rappelé que les plages sont interdites d'accès. Olivier Paz, maire de la commune normande de Merville-Franceville, pestait sur Twitter contre "les résidents secondaires (...) sortis de leur confinement pour venir en Normandie". "Le mot déconfinement a été prononcé trop tôt" par le gouvernement, entraînant un "relâchement" dans la population, a regretté le patron des députés LR Damien Abad. "Je ne comprends même pas qu'on parle du déconfinement, ça continue d'arriver constamment", déplorait Nathalie (prénom modifié), infirmière au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), racontant des services complètement submergés de malades.

Nouveaux transferts

Une quarantaine de patients atteints du COVID-19 ont été transférés dimanche vers des régions "moins en tension", la Bretagne notamment via des trains médicalisés, dont un TGV arrivé à Rennes en début d'après-midi. Au total, selon la DGS, plus de 610 patients dans un état critique ont été évacués depuis le 18 mars, du Grand Est et d'Île-de-France. L'aéroport d'Orly s'est mis également au service de l'évacuation de malades atteints du COVID-19 pour désengorger les hôpitaux d'Île-de-France.

Un policier s'entretient avec des badauds, le 5 avril à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

La perspective d'une poursuite du confinement au-delà du 15 avril semble probable mais le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a indiqué samedi 4 avril qu'il était "impossible" de savoir quand les élèves pourraient retourner en classe.

Nouvelle livraison de masques

Tandis que le débat sur la disponibilité et l'usage des masques continue de faire rage, le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé samedi 4 avril que la France avait commandé près de deux milliards de masques en Chine. Airbus a acheminé ce week-end quatre millions de masques vers l'Europe, dont une partie pour la France. La course contre la montre engagée pour trouver un remède contre la maladie se poursuit, et mardi débutera en France un essai clinique consistant à transfuser du plasma sanguin de personnes guéries du COVID-19 - contenant des anticorps dirigés contre le virus - vers des malades en phase aiguë.

Les laboratoires qui ne sont pas habilités en temps normal à réaliser des actes de biologie médicale (dont les laboratoires départementaux et vétérinaires) pourront "participer à l'effort national de dépistage" du virus, a confirmé ce week-end le ministère de la Santé. Au plan économique, le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a assuré au Journal du Dimanche que L'État apporterait "les moyens financiers nécessaires", rappelant qu'il garantirait jusqu'à 300 milliards d'euros de prêts bancaires, soit l'équivalent de 15% du PIB français.


AFP/VNA/CVN

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