>>Coronavirus : le nombre de cas dans le monde dépasse 1,1 million
>>Virus : le bilan s'aggrave toujours plus aux États-Unis, lueur d'espoir en Europe
Des personnels médicaux escortent un malade dans un avion militaire à l'aéroport parisien d'Orly, le 4 avril. |
Au moins 63.437 décès ont été recensés dans le monde, dont plus de 46.000 en Europe, continent le plus touché, selon un bilan de l'AFP établi à partir de sources officielles samedi 4 avril à 19h00 GMT.
Un enfant de cinq ans figure parmi les dernières victimes en Grande-Bretagne, ce qui rappelle que la maladie ne tue pas seulement les personnes âgées ou affaiblies.
Aux États-Unis, où la pandémie progresse rapidement, le nombre des cas confirmés de contamination dépasse les 300.000, et le président Trump a prévenu que les États-Unis entraient à présent dans "une période qui va être vraiment horrible", avec "de très mauvais chiffres".
"Ce sera probablement la semaine la plus dure", a déclaré M. Trump lors d'un briefing à la Maison Blanche. "Il va y avoir beaucoup de morts", a-t-il ajouté.
Avec 15.362 morts, l'Italie est actuellement le pays au monde comptant le plus de décès, suivi de l'Espagne (11.744), des États-Unis (8.098), de la France (7.560) et du Royaume-Uni (4.313).
Une note d'espoir est toutefois parvenue d'Italie, où le nombre d'hospitalisations en soins intensifs a diminué pour la première fois depuis que l'épidémie y a explosé il y a plus d'un mois.
Le nombre de malades du COVID-19 en soins intensifs dans les hôpitaux italiens est repassé sous la barre des 4.000 (3.994 contre 4.068 la veille).
"C'est une nouvelle importante parce que cela permet à nos hôpitaux de respirer. C'est la première fois que ce chiffre est en baisse depuis que nous avons la gestion de cette urgence", s'est félicité le patron de la protection civile Angelo Borrelli.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, plus d'un million de cas ont été officiellement déclarés dans le monde, dont plus de la moitié en Europe. Toutefois, le nombre de cas diagnostiqués ne reflète qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.
Hausse record au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, 708 morts supplémentaires ont été enregistrés en une journée, un nouveau record confirmant l'accélération de l'épidémie. L'Espagne a enregistré en 24 heures la mort de 809 personnes, un nombre en baisse là aussi pour le deuxième jour consécutif, selon le bilan diffusé samedi par les autorités. Madrid a annoncé par ailleurs une prolongation du confinement de deux semaines, jusqu'au 25 avril.
Ces baisses - très relatives - du nombre de décès ou de contaminations laissent entrevoir un vague espoir de ralentissement de la propagation du virus après des semaines de confinement quasi généralisé auquel ont dû se résoudre les pays les plus touchés.
À Madrid, dans un parc des expositions converti en hôpital, les soignants interrompent parfois leur difficile travail pour applaudir les patients guéris. Ainsi d'Eduardo Lopez, 59 ans, qui respire désormais à pleins poumons et donne la note de "10/10" à tous ceux qui l'ont soigné "avec tendresse et une énorme dose d'humanité".
Pour autant, les mesures de restrictions doivent être maintenues, ont souligné les autorités sanitaires des pays concernés à la veille des fêtes et vacances de Pâques, principale fête chrétienne de l'année.
La moitié de l'humanité est désormais soumise à des mesures de confinement. La maladie étant officiellement jugulée en Chine, les États-Unis sont en passe de devenir la nouvelle ligne de front de la pandémie. Dans la seule ville de New York, 1.905 décès ont été enregistrés.
Les Américains se préparent donc au pire, bâtissant des hôpitaux de campagne de Los Angeles à Miami, avec des milliers de lits supplémentaires de réanimation et un gigantesque navire-hôpital à quai à New York.
L'hypothèse "aérosol"
Selon le spécialiste américain Anthony Fauci, conseiller du président Donald Trump et membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, il ne fait plus guère de doute que le nouveau coronavirus est transmis par voie aérienne quand "les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu'ils éternuent ou toussent". Ce qui expliquerait l'extrême contagiosité apparente du COVID-19.
Une femme passe devant une fresque murale dans un quartier de Miami, le 3 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En conséquence, Donald Trump a appelé vendredi 3 avril ses concitoyens à se couvrir le visage à l'extérieur. Depuis le début de l'épidémie, l'hypothèse selon laquelle le coronavirus pourrait se transmettre via l'air expiré (les "aérosols" selon le terme scientifique) fait l'objet de nombreuses spéculations et n'est pas encore scientifiquement prouvée.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est pour le moment montrée prudente sur le sujet. En Asie, où les masques chirurgicaux sont omniprésents, le retard des pays occidentaux, ouvertement pointés du doigt, est vu comme une aberration.
Les déclarations américaines ne devraient pas manquer de relancer la course planétaire à l'achat des précieux masques chirurgicaux, que certains pays - confrontés à la pénurie - s'arrachent désormais. Pays occidentaux, États-Unis en tête contre les pays européens, jouent ouvertement des coudes pour s'approvisionner en Chine.
Ailleurs dans le monde, la Suisse a passé samedi 4 avril le cap des 20.000 cas et des 500 morts. Dans sept pays des Balkans occidentaux, ce sont 110 morts qui ont été décomptés. En Iran, particulièrement touché, le nombre de contaminations quotidiennes a baissé pour le quatrième jour de suite, ont affirmé les autorités, avec un bilan officiel de 3.452 décès.
Inquiétude en Afrique
En Afrique de l'Ouest, le Liberia a annoncé samedi 4 avril son premier décès de l'épidémie de COVID-19, celui d'un homme de 72 ans. Ce pays qui est l'un des plus pauvres du monde avait été durement touché par la fièvre Ebola entre 2014 et 2016.
Cette annonce renforce l'inquiétude pour le continent africain, qui reste pour le moment officiellement relativement peu touché par la pandémie avec 7.600 cas et un peu plus de 300 décès déclarés.