>>Pluies de mousson en Inde : au moins 76 morts et des dizaines de disparus
>>Inde : au moins 34 morts dans un glissement de terrain
Le chef du gouvernement de l'État indien du Maharashtra, Uddhav Thackeray (2e à gauche), à Taliye, un village sinistré par la mousson, le 24 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Près de 150.000 habitants ont du être évacués à travers le pays et des dizaines de personnes étaient toujours portées disparues dans les environs de Bombay, la principale place financière du pays et capitale de l'État du Maharashtra où la quasi-totalité des décès ont été enregistrés.
Dans la petite localité située à flanc de colline de Taliye, au sud de cette agglomération de vingt millions d'âmes, seules deux structures en béton sont encore debout après qu'une coulée de boue eut rasé jeudi 22 juillet en quelques minutes des dizaines de maisons, ont raconté des témoins de la catastrophe.
"C'est arrivé si vite", lâche l'un d'eux, Dilip Pandey. "Il y a eu un son qui est passé à toute vitesse et le village s'est tout simplement effondré".
Les équipes de secours ont essayé des heures durant de dégager d'éventuels survivants mais ne sont parvenues à extraire que des corps sans vie, au grand désarroi des proches des villageois.
Un cours d'eau, le Savitri, est sorti de son lit, rendant complètement inaccessible par voie terrestre la ville de Mahad dont les habitants ont dû monter dans les étages supérieurs et sur les toits pour se protéger.
Dans la station balnéaire de Mahabaleshwar, environ 60 cm de pluie sont tombés en 24 heures - jusqu'à vendredi matin 23 juillet -, selon les services météorologiques.
Des quartiers de Chiplun, à 250 km de Bombay, ont été noyés jeudi 22 juillet sous jusqu'à six mètres d'eau.
"Énormes dégâts"
Les fortes pluies de mousson ont provoqué de graves inondations dans le district de Raigad, dans l'État de Maharashtra, le 23 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chef du gouvernement du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a souligné que les services d'urgence peinaient à atteindre des quartiers de cette localité désormais isolés, en raison de l'état des routes et des dégâts causés à des ponts par les crues.
La Marine a mobilisé sept équipes avec des canots gonflables ainsi que des plongeurs spécialisés et un hélicoptère pour hélitreuiller les victimes des intempéries.
La tâche des secouristes était rendue difficile par les glissements de terrain qui bloquaient des axes routiers, y compris l'autoroute entre Bombay et Goa, plus au sud.
L'État de Goa a d'ailleurs connu les plus graves inondations en un demi-siècle, ont déclaré les autorités locales.
La mousson y a fait d'"énormes dégâts" mais pas de morts, a assuré le chef de son gouvernement Pramod Sawant.
"Les gens ont pratiquement tout perdu", a pour sa part affirmé le ministre de la Santé de l'État de Goa, Vishwajit Rane, signalant que plus de 1.000 maisons avaient subi de graves dommages.
Des inondations se sont aussi produites dans l'État du Karnataka, également dans le Sud-Ouest de l'Inde, où trois personnes ont péri et dont 9.000 habitants ont été évacués, ont dit des responsables officiels.
Barrages sous pression
Les services météorologiques indiens ont placé plusieurs régions de cet État en alerte rouge, précisant que les fortes précipitations devraient se poursuivre dans les prochains jours.
Aux pluies torrentielles de mousson, se sont ajoutées des marées à fort coefficient et des libérations d'eau de plusieurs barrages mis sous pression par l'accumulation des réserves, a de son côté fait savoir le gouvernement du Maharashtra.
Inondations et glissements de terrain sont fréquents en Inde pendant la saison de la mousson (juin-septembre), qui voit souvent des bâtiments anciens s'effondrer après des jours de pluie ininterrompue.
Les autorités ont annoncé vendredi 23 juillet la mort de quatre personnes pendant la nuit dans l'effondrement d'un immeuble d'un bidonville de Bombay, moins d'une semaine après que 34 personnes ont été écrasées par la chute d'un mur, consécutif à un glissement de terrain dû aux précipitations.
Les pluies ont également provoqué l'inondation d'un centre de traitement des eaux, interrompant la distribution d'eau dans "la plupart des quartiers de Bombay", ont annoncé les autorités municipales.
Le changement climatique intensifie les phénomènes de mousson en Inde, selon un rapport de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam (PIK).
Ce rapport met en garde sur les possibles conséquences de cette évolution sur l'alimentation, l'agriculture et l'économie dans un pays rassemblant le cinquième de la population mondiale.