>>Nouveaux programmes scolaires, la dictée quotidienne fait déjà des vagues
Séance de natation à l’école primaire Dream House à Hanoi. |
Photo : Bich Ngoc/VNA/CVN |
Selon un récent rapport du ministère de l’Intérieur et du Fonds des Nations unies pour la population au Vietnam, presqu’un quart des Vietnamiens de 20-24 ans manquent d’énergie. Leur force et leur résistance sont inférieurs à la moyenne internationale.
La taille moyenne des hommes vietnamiens est de 164,4 cm et celle des femmes de 153,4 cm, soit inférieure de 8 cm à celle des Japonais et de 10 cm à celle des Sud-Coréens. Par rapport aux Chinois, les Vietnamiens sont plus petits de 7 cm, et aux Thaïlandais et Singapouriens, de 5-6 cm.
Face à ces lacunes, l’ancien Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé un «Projet global de développement de la force physique et de la taille des Vietnamiens pour la période 2011-2030» (dit «projet 641»). Le ministère de la Santé et celui de la Culture, des Sports et du Tourisme ont été chargés de son déploiement. Mais après cinq ans d’application, les résultats sont bien maigres. Néanmoins, des solutions existent!
Une éducation physique trop négligée
Une des causes de la faible corpulence des Vietnamiens est le peu d’EPS (éducation physique et sportive) à l’école. «La séance de gymnastique dure 4-5 minutes par jour. Les élèves sont debout dans les couloirs et effectuent quelques mouvements simples», déplore un instituteur de l’école primaire Trân Hung Dao, dans le 1er arrondissement à Hô Chi Minh-Ville.
Nguyên Thu Buc, directrice de l’école primaire Huynh Mân Dat, dans la même ville, explique : «Notre école est exiguë. Nos élèves doivent emprunter de petits escaliers pour entrer en classe. Il n’y a pas de place pour faire la gymnastique!».
Or, tous les experts le reconnaissent, le sport est fondamental pour le développement de l’enfant. Les connaissances et aptitudes emmagasinées durant le jeu contribuent fortement au développement global non seulement du corps, mais aussi de l’esprit. Les experts sont convaincus que l’on doit miser sur l’école pour accroître le niveau d’activité physique des jeunes.
C’est un fait, la plupart des Vietnamiens accordent peu d’intérêt à l’EPS à l’école. Aussi est-il logique que peu de fonds soient consacrés aux terrains de sport, aux équipements sportifs ou au contingent de profs de sport. Dans les villes, les terrains de sport sont peu nombreux. Et que dire des campagnes, confrontées au manque de fonds.
Bien que les effets positifs du sport pour l’éducation et le développement de l’enfant soient reconnus, l’éducation physique rencontre de plus en plus de défis dans le système éducatif national.
Ces défis comprennent : le temps restreint alloué à l’éducation physique, le nombre de personnes qualifiées responsables de l’éducation physique, le manque de formation accordée aux professeurs d’EPS et les dépenses liées à l’enseignement du sport à l’école.
Redonner à l’EPS la place qu’elle mérite
Pour les collégiens et les lycéens, il faut privilégier des sports plus techniques tels que la natation, le ping-pong, le football ou le basket-ball. |
Photo : Thanh Liêm/VNA/CVN |
Les parents ont aussi leur part de responsabilité, car peu d’entre eux attachent une importance au sport à l’école ou encouragent leur progéniture à faire du sport en dehors du cadre scolaire. Les priorités demeurent les mathématiques, les sciences ou les langues étrangères.
Ces parents devraient être plus informés de la cruciale nécessité de permettre aux enfants et aux jeunes d’avoir accès à l’éducation physique, car cela leur permet de développer différents types d’aptitudes importantes pour le reste de leur existence.
Tout d’abord, il est nécessaire de moderniser l’ancien programme en y ajoutant des disciplines ludiques comme la gymnastique rythmique, la danse sportive, les arts martiaux, notamment au primaire. Pour les collégiens et les lycéens, il faut privilégier des sports plus techniques tels que la natation, le ping-pong, le football ou le basket-ball. Les notions de jeu, de plaisir, d’esprit d’équipe doivent être la priorité. Et le temps réservé à la pratique de l’EPS doit être rallongé.
Concernant les infrastructures, il faut injecter des fonds substantiels dans les salles et terrains, en faisant appel le cas échéant à des capitaux privés. Dans les écoles où la surface est limitée, il faudra se rabattre vers les maisons de la culture, les parcs ou les piscines. À noter qu’au Vietnam, à la différence des écoles publiques, la plupart des écoles privées s’intéressent beaucoup au développement de l’activité physique et n’hésitent pas à injecter des milliards de dôngs dans des terrains.
«Notre école a construit des terrains en gazon artificiel, des salles et une piscine. Nous avons aussi recruté des professeurs d’EPS diplômés de l’université. Nous organisons régulièrement des compétitions afin de stimuler nos élèves», informe Thanh Hà, professeur à l’école Tân Phu, à Hô Chi Minh-Ville.
Le ministère de l’Éducation et de la Formation s’est attelé à la tâche de redonner à l’éducation physique et sportive la place qu’elle mérite au sein du système d’éducation national. Premiers résultats dans quelques années!
Les bienfaits de l’EPS
Tout en répondant au besoin et au plaisir de bouger de l’enfant, l’éducation physique et sportive lui permet de développer le sens de l’effort et de la persévérance. Elle permet aux élèves d’apprendre à mieux se connaître et à mieux connaître les autres ; elle inculque le respect des règles collectives ou le respect de soi-même et d’autrui. Les activités physiques et sportives sont aussi des temps d’activités propices pour apprendre à mieux connaître son corps. L’EPS contribue ainsi à l’éducation à la santé et à la sécurité, en permettant à l’élève d’apprendre à gérer sa prise de risque et à apprécier les conséquences de ses choix, en agissant dans des environnements variés.
Linh Câm-Ngoc Yên/CVN