"Moi, Benigno Aquino, je jure solennellement de remplir loyalement et consciencieusement mes devoirs de président des Philippines", a proclamé le nouveau chef d'État, qui succède à Gloria Arroyo.
Devant une foule de partisans de jaune vêtus et évalués par la police à un demi million, M. Aquino a promis de sortir de la pauvreté cet immense archipel.
"S'il n'y a pas de corruption, il n'y a pas de pauvres. Il ne s'agit pas juste d'un slogan pour une affiche. C'est le principe qui guidera mon administration. Nous sortirons notre pays de la pauvreté", a-t-il assuré, reprenant le credo de sa campagne électorale.
"Ce jour marque la fin d'un régime indifférent aux appels du peuple (...) Notre premier devoir est de sortir la nation de la pauvreté à travers un exercice du pouvoir honnête et efficace", a-t-il encore lancé.
Avec 42% des suffrages, M. Aquino, 50 ans, a largement devancé son plus proche rival, l'ancien président Joseph Estrada, lors de l'élection du 10 mai. Élu depuis 12 ans au Congrès puis au Sénat, M. Aquino, diplômé d'économie, succède à Gloria Arroyo qui, après 9 ans de pouvoir, ne pouvait se représenter.
Premier président célibataire dans un pays où la Première dame joue habituellement un rôle de premier plan, "Noynoy" (petit garçon) Aquino est le fils de 2 personnalités incarnant la lutte pour la démocratie dans les années 80 : l'ancienne présidente "Cory" Aquino, décédée en août 2009 et arrivée au pouvoir après une révolte populaire contre le dictateur Ferdinand Marcos et son mari Benigno "Ninoy" Aquino, assassiné à son retour d'exil.
Malgré ses 12 ans de carrière parlementaire, ce n'est qu'à la mort de sa mère que "Noynoy" a vraiment envisagé de briguer la magistrature suprême.
"J'ai la chance de bénéficier de cet héritage. Je continuerai de porter le flambeau (...) Mes parents ont combattu et sont morts avant tout pour la démocratie et la paix", a-t-il déclaré.
"Je pense qu'il peut réduire le niveau de corruption et améliorer la gestion des affaires publiques", a commenté Terlito Malaya, un enseignant de 52 ans, venu assister à son discours inaugural. "La pauvreté est aussi un problème majeur qui mérite d'être réglé de façon définitive... Mais personne ne doit douter pour le moment qu'il réussira", a-t-il conclu.
AFP/VNA/CVN