De son Vietnam natal, ce gamin de Hanoi a conquis l’Outre-Atlantique grâce à la perfection de son art hors pair, brisant clichés et préjugés négatifs développés autour de son pays.
Le guitariste Phan Quang Minh. |
Juin 2004 aux États-Unis se déroule ce qui est resté jusqu’à ce jour la seule et unique édition du Festival mondial de guitare. Le Vietnamien Phan Quang Minh fait alors parti du groupe très restreint de cinq artistes asiatiques conviés à cet événement, qui avait une dimension planétaire d’autant plus qu’il évaluait l’évolution durant deux siècles de la guitare, un instrument de musique très prisé sur le plan international.
Phan Quang Minh se révèle au grand public après avoir interprété avec brio l'œuvre Chaconne, du célèbre pianiste et compositeur allemand Johann Sebastian Bach. Un choix qu’il justifie par l’amour énorme qu’il avait pour le compositeur allemand.
Profitant de l’opportunité, Phan Quang Minh a joué pleinement son rôle d’ambassadeur pour son pays en changeant toute l’image négative développée autour de lui sur le plan international.
«Bon nombre de participants au Festival ne connaissaient pas le Vietnam. Ils imaginaient un pays sauvage et grièvement meurtri par des années de guerre», raconte-t-il. Des idées préconçues qu’il dissipe très vite par un récital de haute facture vivement ovationné.
Phan Quang Minh fait partie des artistes vietnamiens qui ont réussi à effacer la mauvaise perception de leur pays au niveau international grâce à l’art.
Né pour la guitare
Né en 1962, Phan Quang Minh aime la musique dès son enfance. Tout petit, il apprend la mandoline et le piano. À l’âge de neuf ans, il se forge à la guitare dont il reçoit les premiers rudiments par son père grâce à qui il fréquente le maître Nguyên Quang Tôn, un des sept guitaristes réputés de Hanoi à l’époque et dont il deviendra par la suite un des disciples.
Le jeune artiste ne quitte plus la guitare désormais sa complice qui l’a permis de côtoyer plusieurs artistes de renom parmi lesquels le professeur – guitariste cubain Manuel Barrueco installé aux États-Unis, ainsi que le chevronné guitariste russe Vladimir Horowitz dont il s’est beaucoup inspiré pour orienter sa riche carrière.
Sa passion démesurée pour la guitare le pousse à abandonner ses études supérieures au profit de tournées dans de nombreuses villes européennes et américaines.
Dans les années 1980, outre de brefs spectacles à Hanoi, il a appris la guitare aux enfants des régions minières.
Après six ans passés aux États-Unis, lui et sa famille ont regagné le pays pour promouvoir l’art par la guitare.
Lê Hà/CVN