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En 2016, la province de Khanh Hoà a accueilli 4,5 millions de visiteurs dont 1,1 million d’étrangers. |
Le secteur touristique de la province de Khanh Hoà (Centre) est en plein boom ces dernières années. En 2016, la province a accueilli 4,5 millions de visiteurs dont 1,1 million d’étrangers, essentiellement Russes et Chinois, soit le double de 2012.
Or, le secteur provincial du tourisme recense 55.000 travailleurs dont 18.450 emplois directs, un nombre jugé insuffisant pour suivre la cadence de la croissance continue de la demande de professionnels.
«Le risque de manque de personnel pour le secteur touristique à Khanh Hoà est
prévu depuis longtemps. Les formations ne répondent pas encore aux attentes des entreprises», a concédé Trân Son Hai, vice-président permanent du Comité populaire de la province.
Actuellement, Khanh Hoà compte quatre universités ayant un Département de tourisme, sept écoles supérieures et écoles de formation professionnelle dans ce secteur, qui forment chaque année 4.000 étudiants… alors que les besoins s’élèvent à 10.600 travailleurs, dont 3.600 pour des emplois directs.
Manque de guides touristiques qualifiés
«Cela fait presque six mois qu’est parue notre annonce de recrutement pour notre complexe touristique Diamon Bay. Mais nous n’avons pas encore pu embaucher tout notre personnel», déplore Nguyên Huu Nghia, directeur de la compagnie par actions Hoàn Câu, province de Khanh Hoà. D’après lui, le secteur touristique est souvent perçu par les jeunes comme du travail à court terme, en raison notamment des salaires jugés guère attractifs.
«À Nha Trang, où le nombre de touristes chinois est particulièrement élevé, il n’est pas facile de recruter des guides sinophones», a déploré Phan Dinh Thao, représentant du voyagiste Saigontourist dans cette station balnéaire. Sa société a organisé des concours et proposé des salaires attractifs. Mais seuls 15 candidats ont répondu aux attentes.
Un personnel qualifié est la clé pour le développement durable du secteur touristique. |
Selon le Service provincial du tourisme, Khanh Hoà dénombre seulement 227 voyagistes avec 312 guides touristiques disposant d’une carte de guide touristique domestique, et 350 d’une carte de guide touristique international. Un nombre toujours insuffisant par rapport à l’afflux touristique dans cette ville.
Et cette pénurie n’est pas que sur le plan comptable. Les compétences du personnel posent également problème. Les entreprises de recrutement de la province de Khanh Hoà informent que 92,3% des nouveaux employés ne satisfont pas aux exigences en termes de langues étrangères. Et près de 85% d’entre eux ont besoin d’une formation complémentaire. La qualité de la formation pour des postes tels cadre supérieur, gestionnaire, réceptionniste et même personnel d’entretien ne répond pas aux exigences des employeurs.
D’après Dào Manh Hùng, président de l’Association pour la formation touristique, seulement 43% des travailleurs du secteur sont formés. Et seulement 9,7% ont un niveau universitaire et postuniversitaire. La plupart des nouveaux diplômés manquent de compétences basiques en communication, n’ont ni expériences pratiques ni connaissances en langues étrangères. «La formation en tourisme doit passer à une vitesse supérieure tant qualitativement et quantitativement», a-t-il déclaré.
Vers une réforme de la formation
Un personnel qualifié est la clé pour le développement durable du secteur. «Dans l’avenir, Khanh Hoà compte appliquer une série de mesures afin d’élever la qualité de la formation et encourager les entreprises à coopérer avec les établissements de formation», a affirmé Trân Son Hai, vice-président permanent du Comité populaire provincial. Une opinion partagée par Lê Xuân An, directeur de l’École supérieure du tourisme de Nha Trang. Ce dernier informe que son école envisage d’axer la formation pour qu’elle réponde mieux aux besoins des entreprises. Et celles-ci doivent créer des conditions favorables aux étudiants stagiaires.
Il faut par ailleurs promouvoir la coopération étroite entre écoles et entreprises, améliorer les programmes de formation pour qu’ils s’adaptent aux normes professionnelles du tourisme du Vietnam et se conforment aux exigences de l’ASEAN. Sans oublier aussi une hausse des salaires, car le secteur touristique serait sans doute plus attrayant pour les jeunes s’il leur offrait de meilleures conditions salariales.
Huong Linh/CVN