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Kiêu Phuong (gauche) au lycée Hanoi-Amsterdam à Hanoï. |
Photo : CTV/CVN |
Chaque année, près de 1,7 millions de lycéens dans le monde participent aux examens d’admission aux universités américaines SAT. Ngô Hà Kiêu Phuong, née en 1999 et élève en terminale Anglais 2 au lycée Hanoi-Amsterdam, a été l’une des 0,03% candidats qui ont obtenu la note maximale de 2.400 sur 2.400 points de ce concours. Elle est aussi la seule vietnamienne qui a réussi cet exploit cette année.
Kiêu Phuong n’a pourtant jamais été une élève brillante. «À l'école élémentaire, j’étais dyslexique et j’éprouvais une grande difficulté à écrire et à comprendre les calculs. J’ai toujours été stressée en classe, et en 6e, j’étais dernière de ma classe», raconte-t-elle.
Une étudiante pleine de volonté
Kiêu Phuong (droite) lors de la conférence SEAM (Mouvement de l’Asie du Sud-Est) à l’Université de Yale-NUS, à Singapour en mai 2016. |
Photo : CTV/CVN |
Tout a basculé en classe de 5e, lorsqu’elle a battu le record de la meilleure note d’anglais de l’arrondissement de Ba Dinh à Hanoï. «Ma mère avait du mal à le croire, elle m’a dit qu’il s’agissait sûrement d’une erreur», rappelle Kiêu Phuong. Par ailleurs, elle s’est classée parmi les finalistes des concours municipaux de mathématiques et d’anglais. Elle a ainsi remporté la deuxième place du concours national d’anglais, ce qui lui a permis de rejoindre aisément le lycée Hanoi-Amsterdam. «Je n’ai aucune méthode particulière. J’aime lire les romans classiques et les articles en anglais sur les journaux internationaux comme +The New York Times+», partage-t-elle.
Kiêu Phuong raconte qu’elle a fait beaucoup de recherches sur divers domaines au moment de la préparation de son dossier, ce qui lui a donné un avantage crucial. «L’épreuve de mathématique du SAT n’est pas difficile pour les lycéens vietnamiens. Avoir un bon niveau d’anglais est primordial, car cela m’a aidé à acquérir une grande connaissance générale sur les États-Unis grâce à la lecture», explique Kiêu Phuong.
«Phuong est une élève surdouée. Par-dessus tout, elle est très sympathique, modeste, et arrive toujours à apprendre par soi-même», partage Nguyên Thanh Binh, professeur principal de la classe Anglais 2 du lycée Hanoi-Amsterdam.
La jeune prodige au cœur d’or
Kiêu Phuong (2e plan, 4e à gauche) et le groupe socio-éducatif SEFY avec les élèves démunis de l’école Bàn Dat, district de Phu Binh, province de Thai Nguyên (Nord). |
Photo : CTV/CVN |
Son score parfait des examens du SAT a attiré l’attention de l’Ivy League, le groupe des meilleures universités privées du Nord-Est des États-Unis, qui lui ont ouvert leurs portes sans hésitation. Pourtant, elle a refusé et choisi plutôt la bourse annuelle de 50.000 dollars qu’offrait l’Université Vanderbilt à Nashville, dans l’état de Tennessee, réputée pour sa faculté en Développement humain et organisationnel. Ce domaine que Kiêu Phuong souhaite poursuivre consiste à proposer et à gérer des solutions pour les problèmes sociaux-gouvernementaux.
En addition, elle est une activiste très dynamique à Hanoï. Elle est en effet fondatrice du groupe socio-éducatif SEFY Vietnam (Sex Education for You, «l’éducation sexuelle pour vous» en français) qui cherche à éduquer la sexualité aux enfants démunis. Ce projet est financé en partie par l’Hôpital de gynécologie-obstétrique de Hanoï, et co-organise des cours dans quatre provinces du Nord : Hanoï, Thai Nguyên, Nghê An et Hà Tinh.
Par ailleurs, elle est également responsable de communication du projet Advocate for Education Equity («Défenseur d’équité en éducation»), qui fait appel par exemple aux dons de livres et de vêtements pour les enfants démunis. Ce groupe organise également des cours d’anglais gratuits pour ces enfants. Jusqu'à présent, deux séances d’éducation ont été réalisées à Pù Luông, province de Thanh Hoa en été 2016, et à l’école pour les orphelins à Dông Da, Hanoï. D’autres initiatives auxquelles elle a participé sont Corazon et Scribbes, financés par des organisations étrangères.
«J’ai de la chance d’avoir une vie plus confortable que les enfants démunis. Ils souhaiteraient devenir docteurs, aviateurs, ou simplement aller à l’étranger,… Malheureusement, ils arrivent difficilement à réaliser leurs rêves en raison de leurs conditions vitales et des préjugés de la société», s’exclame Kiêu Phuong.