Peines et souffrances paysannes en chansons populaires d'antan

En plein midi, je laboure la rizière, La sueur tombe, goutte à goutte, comme la pluie sur la rizière labourée.O vous qui tenez en main le bol plein de riz,Pour un seul grain de riz tendre et parfumé dans votre bouche, que d'amertume brûlante !

Bom a un éventail en feuille d'aréquier.

Le riche propose trois bœufs et neuf buffles en échange,

Bom dit : Bom ne veut pas de buffles.

Le riche propose une mare profonde pleine de poissons mè.

Bom dit : Bom ne veut pas de poissons.

Le riche propose trois radeaux de bois de lim,

Bom dit : Bom ne veut pas de bois de lim,

Le riche propose un oiseau en écaille,

Bom dit : Bom ne veut pas d'écaille.

Le riche propose une boule de riz,

Bom rit de joie et accepte.

1er vers : éventail en feuille d'aréquier,
littéralement un éventail en gaine de feuilles
d'aréquier.
6e vers : bois de lim : bois de fer.
8e vers : dans une autre variante, le riche
propose à Bom un appeau.

Qui est mendiant ? C'est nous qui sommes mendiants.

Affamé de riz, la veste en lambeaux, on devient mendiant.

Quand on a faim, les genoux doivent se traîner.

Les pieds courir, les jambes se déplacer.

On grimpe sur un kapokier très haut,

Et on voit en bas, l'étal du boucher,

C'est comme si le couteau vous coupait les entrailles.

Maudite tunique déchirée !

C'est à cause de toi que j'ai perdu mes amis.

Tout seul, il faut planter la perche dans le courant et ramer,

Personne pour écoper l'eau pour vous soulager un moment de la misère.

Quand vous empruntez neuf, il faut rendre dix,

De peur que personne ne vous prête plus quand vous serez dans le dénuement.

Les gens se font domestiques pour toucher un salaire,

Je me suis fait domestique et je rentre les mains vides.

La cigogne barbotte sur la rive du fleuve,

Elle transporte du riz à chaque bout du fléau et accompagne son mari. Les pleurs sont amers.

Petite sœur, retournez pour nourrir ma mère et les petits.

Laissez-moi aller jusqu'au pays de Cao Bang.

À la maison, se souviendra-t-on de moi ?

Laissez-moi vous raconter les misères de Cao Bang.

Vous partez. Je reste à maison…

Mes épaules portent le poids de la vieille mère et des enfants si jeunes,

Qu'importe la misère ! Je ne crains pas le sel et les légumes salés.

Vous partez. Essayez de vous faire un chemin dans la vie.

Il faut y aller pour savoir ce que c'est que le Mékong.

Il faut y aller pour savoir à quoi ton sort est réduit.

Le Mékong roule des cadavres chaque jour.

Il faut y aller pour savoir ce que c'est à cause de la main du "xu" Bao.

4e vers : "xu" : surveillant

Mon enfant, ne pleure plus, tu attristes ta mère,

Ton père chauffe le feu dans le bateau "Long mon"

Quand tu seras grand et raisonnable,

Tu descendras aussi dans le "Long mon" pour travailler.

2e et 4e vers : le bateau "Long mon",
chaloupe chinoise qui faisait le trafic sur
le fleuve Rouge.

"Hé la cigogne ! Hé la grue ! Hé l'aigrette !

Pourquoi as-tu osé piétiner le riz de Monsieur, hé cigogne ?

- Non, non, je suis restée sur la diguette.

C'est la mère et l'enfant grue qui jettent le soupçon sur moi.

Si vous ne me croyez pas, Monsieur, mettez-nous en présence, la mère et l'enfant sont encore assis là".

La cigogne et l'image du paysan exploité.

Hé ! la cigogne, tu vas chercher ta nourriture pendant la nuit,

Tu te poses sur une branche flexible et tu tombes dans la mare,

Monsieur ! Monsieur ! Tirez-moi de l'eau !

Si je suis coupable, vous me ferez cuire avec des pousses de bambou !

Mais si vous le faites, faites-le avec de l'eau claire.

Ne me faites pas cuire dans de l'eau trouble : ça fait souffrir entrailles de la petite cigogne.

La cigogne est morte hier soir,

Laissant deux grains de riz et trois petites sapèques,

Une sapèque pour louer la musique funèbre,

Une sapèque pour acheter la graisse pour la lampe de l'autel.

Une sapèque pour acheter une botte de légume "rong"

Qui sera hachée en petits morceaux et offerte à l'esprit de la cigogne.

Je suis une fille vierge.

En vendant l'alcool, je passe devant le palais de monsieur le mandarin.

Monsieur le mandarin donne l'ordre à ses soldats de venir me cajoler.

- Cent prosternations à Monsieur le mandarin ! J'ai déjà des enfants.

- Qu'est-ce que ça fait que tu aies des enfants ?

Serre ta ceinture, arrange la bien, et suis vite le palanquin !

Hé ! Monsieur le Caporal, lâche le pan de ma robe.

Que j'aille au marché, sinon il sera trop tard.

Quand le marché est sur sa fin, les légumes se flétrissent,

Qu'aurai-je pour nourrir ma mère,

Qu'aurai-je pour nourrir mes enfants ?

Depuis trois ans, je suis soldat de ce poste frontière.

Pendant le jour, je monte la garde, le soir, je suis de service chez le mandarin :

Couper le bambou, abattre le bois dans les forêts de la montagne…

Tant qu'on a un corps, il faut souffrir. À qui se plaindre ?

La bouche ne connaît que le goût des pousses de bambous truc et de bambous mai.

Tout autour il n'y a que des bambous rang et des bambous nua. Avec qui être ami ?

Un sac jaune en bandoulière,

Sur la tête un chapeau conique, sur l'épaule un long fusil,

D'une main, un fusil à mèche, de l'autre la pique.

Le mandarin donne l'ordre qu'on descende dans les barques.

Le tam-tam donne l'alarme cinq coups à la fois.

Le pied est posé dans la barque, les larmes tombent comme des gouttes de pluie.

Cette terre, c'est la terre des ancêtres

Cette terre, mari et femme l'ont achetée de leur argent.

Maintenant les Japs et les Français s'entendent pour la prendre et faire planter le jute et l'arachide, quelle oppression, ô ciel !

On espérait que le maïs donne des épis.

On ne s'attendait pas à ce que le maïs arraché jonche le champ.

La vue du maïs fait couler des ruisseaux de larmes.

On serre une brassée de maïs et ça vous fait flétrir les entrailles ! ô Maïs… !

La cigogne est perchée sur une branche de bambou.

Le Tây a tiré, la cigogne boîte d'une patte.

Le lendemain, au marché de Dông Xuân

Le compère chinois demande : Pourquoi boîtes-tu, cigogne ?

La cigogne répond : La cigogne se tenait dans la touffe de bambous

Le Tây a tiré et elle boîte d'une patte…

2e et 6e vers : le "Tây" : l'occidental, l'occupant.

Soir après soir, le panier à la main, je vais cueillir des légumes,

Et quand ma vue se porte sur le tombeau de ma mère, mes entrailles souffrent comme si elles étaient pilonnées.

Soir après soir, je me tiens à la porte de derrière.

Je regarde du côté du village de ma mère, et je souffre dans mes entrailles de neuf manières différentes.

Ce qui m'a attirée, ce n'est pas la maison de trois pièces couverte de tuiles.

La chose qui m'attire, c'est que les parents sont bons.

Traduction de Huu Ngoc et d'Alice Kaln

Peines et souffrances paysannes ...

Hé ! la cigogne, tu vas chercher ta nourriture pendant la nuit,

Tu te poses sur une branche flexible et tu tombes dans la mare,

Monsieur ! Monsieur ! Tirez-moi de l'eau !

Si je suis coupable, vous me ferez cuire avec des pousses de bambou !

Mais si vous le faites, faites-le avec de l'eau claire.

Ne me faites pas cuire dans de l'eau trouble : ça fait souffrir entrailles de la petite cigogne.

La cigogne est morte hier soir,

Laissant deux grains de riz et trois petites sapèques,

Une sapèque pour louer la musique funèbre,

Une sapèque pour acheter la graisse pour la lampe de l'autel.

Une sapèque pour acheter une botte de légume "rong"

Qui sera hachée en petits morceaux et offerte à l'esprit de la cigogne.

Je suis une fille vierge.

En vendant l'alcool, je passe devant le palais de Monsieur le mandarin.

Monsieur le mandarin donne l'ordre à ses soldats de venir me cajoler.

- Cent prosternations à Monsieur le mandarin ! J'ai déjà des enfants.

- Qu'est-ce que ça fait que tu aies des enfants ?

Serre ta ceinture, arrange la bien, et suis vite le palanquin !

Hé ! Monsieur le Caporal, lâche le pan de ma robe.

Que j'aille au marché, sinon il sera trop tard.

Quand le marché est sur sa fin, les légumes se flétrissent,

Qu'aurai-je pour nourrir ma mère,

Qu'aurai-je pour nourrir mes enfants ?

Depuis trois ans, je suis soldat de ce poste frontière.

Pendant le jour, je monte la garde, le soir, je suis de service chez le mandarin :

Couper le bambou, abattre le bois dans les forêts de la montagne…

Tant qu'on a un corps, il faut souffrir. À qui se plaindre ?

La bouche ne connaît que le goût des pousses de bambous truc et de bambous mai.

Tout autour il n'y a que des bambous rang et des bambous nua. Avec qui être ami ?

Un sac jaune en bandoulière,

Sur la tête un chapeau conique, sur l'épaule un long fusil,

D'une main, un fusil à mèche, de l'autre la pique.

Le mandarin donne l'ordre qu'on descende dans les barques.

Le tam-tam donne l'alarme cinq coups à la fois.

Le pied est posé dans la barque, les larmes tombent comme des gouttes de pluie.

Cette terre, c'est la terre des ancêtres

Cette terre, mari et femme l'ont achetée de leur argent.

Maintenant les Japs et les Français s'entendent pour la prendre et faire planter le jute et l'arachide, quelle oppression, ô ciel !

On espérait que le maïs donne des épis.

On ne s'attendait pas à ce que le maïs arraché jonche le champ.

La vue du maïs fait couler des ruisseaux de larmes.

On serre une brassée de maïs et ça vous fait flétrir les entrailles ! ô maïs… !

La cigogne est perchée sur une branche de bambou.

Le Tây a tiré, la cigogne boîte d'une patte.

Le lendemain, au marché de Dông Xuân

Le compère chinois demande : Pourquoi boîtes-tu, cigogne ?

La cigogne répond : La cigogne se tenait dans la touffe de bambous

Le Tây a tiré et elle boîte d'une patte…

2e et 6e vers : le "Tây" : l'occidental, l'occupant.

Soir après soir, le panier à la main, je vais cueillir des légumes,

Et quand ma vue se porte sur le tombeau de ma mère, mes entrailles souffrent comme si elles étaient pilonnées.

Soir après soir, je me tiens à la porte de derrière.

Je regarde du côté du village de ma mère, et je souffre dans mes entrailles de neuf manières différentes.

Ce qui m'a attirée, ce n'est pas la maison de trois pièces couverte de tuiles.

La chose qui m'attire, c'est que les parents sont bons.

Traduction de Huu Ngoc et d'Alice Kaln

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