>>Un attentat "majeur" déjoué aux Pays-Bas, sept arrestations
L'origine raciale ou ethnique, les opinions politiques et la religion des personnes souhaitant obtenir ou renouveler leur permis de port d'armes à feu figurent parmi les données personnelles qui seraient enregistrées, aux termes du projet de loi.
Cette initiative fait suite à une nouvelle directive européenne visant à renforcer les législations sur le port d'arme, en réponse aux différentes attaques islamistes en Europe, dont les attentats de Paris le 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts.
"Les facteurs de risques pour la possession d'armes à feu sont divers", a déclaré le ministre néerlandais de la Justice Ferdinand Grapperhaus dans le projet de loi, cité par De Volkskrant.
C'est pourquoi la police doit disposer d'informations personnelles, a ajouté M. Grapperhaus, issu du parti conservateur Appel démocrate-chrétien (CDA), membre de la coalition gouvernementale, selon le journal.
Selon De Volkskrant, l'idée du ministre suscite des protestations au sein de la sphère politique et de la part des associations de propriétaires d'armes à feu, qui estiment qu'une telle mesure constituerait une violation du droit à la vie privée ainsi qu'une forme de "profilage ethnique".
Publié fin juin, le projet de loi doit être présenté à la Chambre basse dans les semaines à venir, a indiqué De Volkskrant.
Le quotidien néerlandais n'a pas précisé pourquoi ce projet suscite seulement maintenant des réactions parmi les membres du CDA et d'autres partis de la coalition gouvernementale, rentrés de leur pause estivale début septembre.
Connaître ces détails "n'est pas nécessaire, même selon les exigences minimales de la directive européenne", a fustigé Monica den Boer, députée du parti social-libéral D66, qui fait partie de la coalition gouvernementale.
Une telle mesure pourrait avoir un effet "discriminatoire et stigmatisant", a abondé l'Association néerlandaise royale de tir sportif (KNSA).
"Il n'y a presque pas d'incidents qui impliquent des armes à feu légales" aux Pays-Bas, a souligné le directeur de la KNSA Sander Duisterhof.
Une fusillade en 2011, l'une des plus graves du pays depuis la Seconde guerre mondiale, était une exception, a-t-il ajouté à De Volkskrant.
Tristan van der Vlis, 24 ans, avait ouvert le feu à l'arme semi-automatique dans un centre commercial d'Alphen aan den Rijn, tuant six personnes et en blessant une dizaine avant de se suicider.
AFP/VNA/CVN