Patrimoines mondiaux, quelle gestion ?

Huit sites vietnamiens figurent dans la liste des patrimoines culturels et naturels mondiaux. Cependant, le pays a du pain sur la planche en termes de préservation et de valorisation. Quelques pistes.

L’ancienne Cité impériale de Huê a été le premier patrimoine culturel mondial du Vietnam reconnu par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1993. Sept sites ont suivi : baie de Ha Long, la zone des temples et tours de My Son, ancienne ville de Hôi An, Parc national de Phong Nha-Ke Bàng, cité impériale de Thang Long-Hanoi, citadelle de la dynastie Hô, complexe de Tràng An.

La baie de Ha Long doit faire d’objet d’une gestion concertée entre les différents acteurs, où seront pris en compte à la fois les impératifs environnementaux et économiques. 

Ces patrimoines prestigieux contribuent à valoriser l’image du Vietnam et de ses habitants auprès des touristes étrangers et même de la communauté internationale. Le problème qui se pose maintenant, après la reconnaissance, est celle de leur gestion.

Absence de gestion ciblée et concertée

Selon l’UNESCO, les patrimoines mondiaux attirent davantage de touristes, augmentant ainsi nettement les recettes et donc les fonds pour leur préservation.

Pourtant, au dire de chercheurs, le Vietnam n’a pas de gestion ciblée, de réglementations adaptées à chaque site. Ces patrimoines, même s’ils ont traversé les siècles, voire les millénaires, sont fragiles. Par exemple, en 2013, la tempête Hayan a provoqué de graves inondations dans le quartier de Hôi An et des centaines d’anciennes maisons. La baie de Ha Long paye la facture d’une série d’aménagements inappropriés, pour ne pas dire anarchiques : industries le long du littoral, hausse du nombre de maisons flottantes et d’habitants, multiplication des bateaux de tourisme... le tout occasionnant une grave pollution. Même sort pour la citadelle de la dynastie des Hô où la zone de protection spéciale est littéralement envahie par des rizières avec comme conséquence l’impossibilité de mener des fouilles archéologiques.

Ces situations déplorables rendent nécessaire la mise en place de mécanismes de gestion adaptés à chaque patrimoine (car chacun a ses propres problématiques de conservation), le tout soutenu par un cadre légal. C’est uniquement à ce prix que ces patrimoines mondiaux rapporteront au pays le maximum d’intérêts et surtout que les générations futures pourront aussi à leur tour les apprécier.

Quê Anh/CVN

 

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