Patrimoine mondial : le saint Gióng s'offre un aller simple pour la gloire

Les fêtes de Gióng des temples de Phù Ðông et de Sóc figurent parmi les 46 éléments inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité lors de la 5e réunion du Comité intergouvernemental de l'UNESCO, mardi à Nairobi (Kenya).

Il s'agit du 3e patrimoine de Hanoi à être reconnu par l'UNESCO cette année, les deux précédents étant les 82 stèles des Docteurs des concours mandarinaux sous les dynasties des Lê et des Mac (1442-1779) du temple de la Littérature (inscrites au Registre Mémoire du monde), et la cité impériale de Thang Long (inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO).

Cette bonne nouvelle ravit la population de Hanoi mais aussi de l'ensemble du pays, et constitue un présent inestimable pour le Millénaire de Thang Long-Hanoi.

Selon la légende, Thánh Gióng, ou génie Gióng, né à Phu Dông, après avoir bouté hors du pays les envahisseurs Ân (sous la dynastie des Shang en Chine (1570-1045 av. J.-C), il s'envola sur son destrier de fer vers le ciel.

Les fêtes de Gióng des temples de Phù Ðông et Sóc sont célébrées tous les ans dans les districts suburbains de Hanoi. Chaque année au printemps, avant la récolte du riz, les Vietnamiens honorent le héros mythique Thánh Gióng, dieu et saint, qui aurait défendu le pays contre les ennemis étrangers ; il est vénéré en tant que protecteur des moissons, de la paix du pays et de la prospérité de la famille.

Les fêtes du temple de Phù Ðông (commune de Phù Dông, district de Gia Lâm), qui se déroulent le 9e jour du 4e mois lunaire dans le village de la naissance du dieu, reproduisent symboliquement ses exploits, à travers la conduite d'un cheval blanc dans une bataille et l'orchestration d'une danse du drapeau complexe qui symbolise la bataille proprement dite.

De jeunes hommes reçoivent un entraînement complet pour jouer les rôles des commandants gardiens du drapeau, du tambour, du gong, de l'armée et des enfants, tandis que 28 filles âgées de 9 à 13 ans sont choisies pour jouer les généraux ennemis. Les mouvements de danse du commandant gardien du drapeau ainsi que le son du tambour et du gong évoquent le déroulement de la bataille ; des papillons en papier s'envolent du drapeau pour disperser symboliquement les envahisseurs. L'arrivée des pluies après la fête est considérée comme une bénédiction du saint pour une récolte abondante.

Les célébrations au temple de Sóc (commune de Phu Linh, district de Sóc Son), d'où le saint Gióng est monté au ciel, se déroulent le 6 janvier du calendrier lunaire et incluent le rituel du bain de sa statue ainsi qu'une procession jusqu'au temple avec des fleurs de bambou qui servent d'offrandes au saint.

Le Comité intergouvernemental de l'UNESCO réuni à Nairobi jusqu'à vendredi, a examiné et inscrit 46 éléments sur les 47 candidatures présentées. Pour être inscrits sur Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, les éléments doivent répondre à une série de critères dont celui de contribuer à faire connaître le patrimoine culturel immatériel et de favoriser la prise de conscience de son importance. Les candidats à l'inscription doivent aussi justifier des mesures de sauvegarde prises pour assurer leur viabilité.

Diêu An/CVN

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