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En
2015, le Vietnam a signé de nouveaux accords de libre-échange. Comment évaluez-vous les effets de ces derniers sur l’économie nationale ?
L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont le Vietnam est membre, a convenu d’accords de libre-échange (FTA) avec la Chine, la République de Corée, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Inde dans la période 2004-2012. Leur application en est à ses dernières phases s’agissant de la suppression des barrières tarifaires. Les résultats de cette mise en oeuvre durant toutes ces années sont présents, notre économie en profite notablement. La forte hausse du chiffre d’affaires à l’export et l’afflux de l’investissement étranger au Vietnam en sont deux des manifestations les plus marquantes.
L’année dernière, le pays a signé de nouveaux accords avec la République de Corée, l’Union européenne, l’Union économique eurasiatique et l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan-Arménie. Ceux-ci, avec la naissance de la Communauté économique de l’ASEAN (AEC), entraîneront une très forte ouverture du marché grâce à la suppression des barrières douanières, donnant ainsi au Vietnam de nouvelles opportunités de développement économique.
Mais plus le marché domestique est ouvert, plus le risque de déficit commercial est important, non ?
Avec les États-Unis, l’Union européenne, la Chine, la République de Corée, le Japon et l’ASEAN sont des débouchés majeurs pour notre commerce extérieur. Avec les États-Unis, l’Union européenne, le Japon, notre pays est en excédent commercial, et avec les autres marchés, il est en déficit, en particulier avec la Chine, la République de Corée et l’ASEAN.
Le secteur textile du pays a besoin le plus des matières premières importées. |
Photo : Trân Viêt/VNA/CVN |
Un déficit commercial dû à des importations trop importantes de biens de consommation est une situation dangereuse pour notre économie. Mais ce n’est pas le cas, puisque plus de 80% de nos importations sont des matières premières, de l’équipement et des machines pour nos entreprises produisant pour les exportations. Pour un pays comme le nôtre, nous aurons toujours besoin d’en importer en attendant le développement d’une industrie auxiliaire qui fournira des produits de substitution. À défaut, il serait difficile de développer notre chiffre d’affaires à l’export en vue d’atteindre notre objectif de croissance fixé à 6,68% pour 2016. Pour ma part, de telles importations ne sont pas problématiques.
Mais de toute façon, le pays ne peut pas toujours dépendre des sources de matières premières importées ?
N’importe quelle économie ne veut pas dépendre d’un ou de quelques marchés étrangers. C’est pour cette raison qu’en 2011, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a pris la décision 12 sur la politique de développement de plusieurs secteurs industriels auxiliaires, et, par la suite, la décision 1483 instituant une liste des produits industriels bénéficiant d’une priorité de développement.
Pour répondre aux besoins de développement de l’économie nationale, dans les années à suivre, j’estime que le déficit commercial pourrait être toléré jusqu’à 5% du montant de nos exportations. Mais la situation va évoluer, car le 1er janvier 2016, un train de politiques incitatives au développement de l’industrie auxiliaire entre en vigueur, et ce secteur devrait progresser de manière soutenue, ce qui nous permettra de réduire progressivement nos importations de matières premières.
L’ANZ table sur un «bon déficit» commercial du Vietnam en 2015
Selon un rapport sur l’économie vietnamienne de la banque ANZ publié récemment, le Vietnam connaît un déficit commercial en 2015 et 2016. Mais à la différence des années précédentes, ANZ a déclaré que ce déficit ne serait pas important et que ce serait un «bon déficit». Le déficit commercial est causé par la forte hausse des importations, principalement de machines et d’équipements pour la production, notamment des importations des entreprises étrangères qui sont supérieures à celles des entreprises domestiques. L’indice des directeurs d’achat PMI montre une augmentation de nouvelles commandes à l’export, et le décaissement des IDE est le plus élevé de toutes ces dernières années. En particulier, l’investissement direct étranger actuel, essentiellement dans l’industrie manufacturière, a des conséquences positives sur la balance du commerce. «Ces résultats nous font penser que le déficit commercial du Vietnam sera bon», selon l’ANZ pour qui il devrait être de 0,5% du PIB en 2015, puis de 1% en 2016. En outre, l’ANZ a conseillé au Vietnam d’être prudent devant des effets indésirables pouvant apparaître, en particulier lorsque le déficit commercial résulte de l’importation de biens de consommation.