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La viticulture compte parmi les cultures les plus utilisatrices de pesticides. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Selon une étude publiée mardi 10 avril, une augmentation de la maladie de Parkinson dans la population générale habitant les cantons français les plus agricoles, notamment viticoles, a en effet été relevée dans une étude épidémiologique nationale. Cette augmentation est observée "y compris après exclusion des agriculteurs", souligne l'éditorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) dédié à la maladie de Parkinson paru la veille de la journée mondiale consacrée à cette pathologie neurodégénérative.
Une explication possible serait que l'utilisation importante des pesticides s'accompagnerait d'une exposition des riverains à ces substances phytosanitaires. Le terme de pesticides regroupe trois catégories de produits: les insecticides, les fongicides et les herbicides. Quelqu 90% des pesticides "sont dédiés à l'usage agricole, avec un risque plus élevé de maladie de Parkinson de l'ordre de 10% chez les agriculteurs", souligne la neurologue Marie Vidailhet dans l'éditorial de ce numéro du BEH édité par l'agence sanitaire Santé publique France.
Si le rôle de l'exposition non-professionnelle aux pesticides était confirmé dans la maladie de Parkinson, "le nombre de cas de Parkinson attribuable aux pesticides pourrait être plus élevé que si seule l'exposition professionnelle était impliquée", selon les auteurs de l'étude.
"L'association la plus forte a été observée pour les cantons avec les proportions de terres agricoles dédiées à la viticulture les plus élevées, avec une incidence de la maladie plus élevée de 10% par rapport aux cantons sans viticulture", notent-ils d'après des analyses effectuées à partir de 69.000 cas survenus en métropole sur la période 2010-2012.
Cette association est retrouvée chez les hommes et les femmes, alors que "les hommes sont plus impliqués dans l'épandage de pesticides", relèvent Sofiane Kab et Alexis Elbaz (Inserm/Santé publique France) avec leurs collègues co-auteurs de l'étude. L'incidence (nouveaux cas) de la maladie augmentait progressivement avec l'augmentation de la proportion de surfaces agricoles utilisées, selon l'étude.
"Ces résultats justifient la surveillance de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs et la poursuite d'études sur le rôle de l'exposition non professionnelle aux pesticides en population générale", souligne pour sa part la neurologue. "Ils plaident également en faveur de la réduction de l'exposition aux pesticides des agriculteurs et des riverains des cultures, notamment viticoles", ajoute-t-elle.
En France, en 2000, la viticulture représentait 3% de la surface agricole utile (Sau) et consommait 20% des tonnages des pesticides, essentiellement en raison d'un usage important de fongicides et d'insecticides.