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Le Slovaque Peter Sagan vainqueur de la 116e édition de Paris-Roubaix le 8 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Sagan, malchanceux jusqu'à présent sur les chemins de mauvais pavés de la "reine des classiques", s'est imposé en maestro. En attaquant à 55 kilomètres de l'arrivée et en ne gardant avec lui que le champion de Suisse Silvan Dillier, rescapé d'une échappée lancée à plus de 220 kilomètres du vélodrome nordiste.
Accident dramatique
Accident, crevaisons et chutes ont scandé cette édition printanière, sous le soleil après les averses matinales. Le fait plus dramatique ? Il a concerné Goolaerts, un coureur de la modeste formation Vérandas Willems, retrouvé au sol, inconscient, les bras en croix, dans le secteur de Viesly après une centaine de kilomètres de course.
Le Belge Michael Goolaerts chute très gravement lors de la 116e édition de Paris-Roubaix le 8 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Réanimé dans un premier temps par le service médical de la course et pris en charge par les pompiers et les services d'urgence pour cet arrêt cardio-respiratoire, le jeune coureur belge (23 ans) a été héliporté dans un état très grave à l'hôpital de Lille.
"Le pronostic vital est engagé", a précisé en début de soirée le communiqué médical des organisateurs. Cet accident, au degré de gravité rarissime dans Paris-Roubaix malgré les risques élevés de chute sur les pavés quand ils sont glissants, a jeté une ombre noire sur la course.
"C'est extrêmement triste pour le jeune coureur qui a chuté", a commenté Sagan après être venu à bout des 257 kilomètres de cette édition haletante et riche en rebondissements.
Quick-Step en échec
La formation Quick-Step est passée à l'offensive loin de l'arrivée. Avec le Belge Philippe Gilbert, qui a pris les devants dès la Trouée d'Arenberg à 94 kilomètres de l'arrivée. Avec, ensuite, le Tchèque Zdenek Stybar, qui n'a pu revenir toutefois sur les rescapés de l'échappée matinale.
Une semaine après le Tour des Flandres, le scénario de l'autre grande classique des pavés a tourné alors dans un autre sens. Contrainte à jouer en défense après l'attaque de Sagan, elle s'en est remise au seul Niki Terpstra, le Néerlandais qui avait dominé le "Ronde" sept jour plus tôt.
Longtemps pointé à une minute des hommes de tête, Terpstra, le plus actif dans le groupe de chasse, a trouvé les ressources pour s'en aller prendre dans le final la troisième place. Mais à près d'une minute du duo de tête qui s'est disputé la victoire sur le vélodrome dans une ambiance gentiment pro-Sagan.
Un manque réparé pour Sagan
Le Slovaque Peter Sagan (Bora) lors de la 116e édition de Paris-Roubaix, le 8 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La rock-star du peloton, par son côté fantasque et un salaire qui en fait dit-on le coureur le mieux payé du plateau, a mis fin à une série noire à Roubaix. Jusqu'à présent, le coureur de l'équipe Bora présentait pour meilleur résultat une sixième place reflétant mal ses qualités de funambule et son statut d'inévitable favori.
Le triple champion du monde (depuis 2015) n'a laissé cette fois aucun espace à ses adversaires. Il a attaqué à 55 kilomètres de l'arrivée, à Auchy-lez-Orchies et a fini le travail contre Dillier, épatant dauphin pour sa deuxième participation à l'âge de 27 ans à Paris-Roubaix.
"J'ai eu la chance avec moi cette année, pas de chute, pas de crevaison, j'ai pu garder mon énergie pour le final", a déclaré le Slovaque (28 ans) à sa descente de vélo, après avoir levé les bras à la façon d'un boxeur victorieux.
"J'ai attaqué au bon moment, j'ai décidé d'y aller loin de l'arrivée et j'ai pu tenir jusqu'au bout. Les autres années, j'étais encore plus fatigué", a souri, visiblement heureux, le vainqueur du jour.
Premier champion du monde à gagner dans le légendaire vélodrome depuis Bernard Hinault en 1981, Sagan a réparé un manque dans un riche palmarès fort notamment de quatre maillots verts du Tour de France. Paris-Roubaix est seulement son deuxième "monument" (le nom des plus grandes courses d'un jour) après le Tour des Flandres 2016.
AFP/VNA/CVN