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Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert sauront-ils s'adapter à la terre battue italienne ? |
La hiérarchie a été respectée vendredi mais c'était accroché: le N.1 des Bleus Lucas Pouille a souffert pour décrocher le premier point aux dépens d'Andreas Seppi (6-3, 6-2, 4-6, 3-6, 6-1) avant que le bouillant leader de l'Italie, Fabio Fognini, ne batte Jérémy Chardy (6-7 (6/8), 6-2, 6-2, 6-3) dans une chaude ambiance.
Comme à Indian Wells le mois dernier face à Chardy, Fognini a sorti le grand jeu avec palabres, jets de raquette et quelques coups de bluff. Mais sur la terre battue du complexe sportif arboré de Valletta Cambiaso, le Palois n'a, cette fois-ci, pas réussi à faire céder le fantasque joueur de San Remo, capable de coups de génie comme de vives sautes d'humeur.
Des tensions sont apparues au début du troisième set, Fognini n'appréciant pas que Chardy lui touche légèrement une épaule lors d'un changement de côté. "Je ne sais même pas si je l'ai vraiment touché", a affirmé Chardy. Le N°1 italien venait d'inscrire un septième jeu d'affilée après avoir joué un drôle de numéro dans la manche précédente.
Pris de douleurs au genou gauche, il s'est fait strapper par des médecins... Avant de repartir de plus belle sur le court lorsque Chardy s'apprêtait à servir pour mener 3-1. Le Palois n'inscrira plus un seul jeu de ce set.
Le Français aura encore quelques rares occasion mais Fognini aura le dernier mot après plus de 3h30 de match... achevé sur une belle accolade.
Plus tôt, Pouille a montré deux visages. Impeccable pendant deux sets, son jeu s'est soudain déréglé face à Seppi, de retour sur les courts après sept semaines d'absence (hanche).
"J'ai eu un petit moment de déconcentration que je ne dois pas avoir. Malheureusement, je l'ai eu à 2-1 dans le troisième set", a expliqué celui qui avait apporté le point du Saladier d'argent aux Bleus en novembre.
Content de sa réaction dans le cinquième set, le Nordiste devra se montrer plus solide dimanche dans un match-couperet face à Fognini.
Espagne et Allemagne dos à dos
Accolade entre l'Italien Fabio Fognini, vainqueur, et le Français Jérémy Chardy, en Coupe Davis, le 6 avril 2018 à Gênes. |
Avant, le N°1 italien jouera a priori le double avec son compère Simone Bolelli. Herbert et Mahut, qui avaient perdu la finale de l'Open d'Australie contre eux en 2015, n'envisageaient pas un autre choix du capitaine transalpin Corrado Barazzutti.
Le vainqueur placera son équipe à un pas des demi-finales. Le capitaine Yannick Noah, dont c'est la dernière campagne, rêve d'un match à domicile en septembre.
Ce serait face à l'Allemagne ou l'Espagne, renvoyées dos à dos à Valence (1-1) après les succès d'Alexander Zverev et du N°1 mondial Rafael Nadal, auteur d'un brillant retour.
Les Bleus pourraient alors savourer encore la Coupe Davis, comme ils l'aiment, avant sa très probable transformation l'an prochain.
Si le projet de la Fédération internationale est validé en août à Orlando, la vénérable compétition ne se jouerait plus que sur une semaine et dans une seule ville, en novembre. Une absurdité pour Noah et ses joueurs.
Brassard noir contre la réforme
Des supporters français portaient d'ailleurs un brassard noir et un ruban de même couleur autour de la tête en guise de protestation. Une banderole "Davis Cup in danger" (Coupe Davis en danger) a aussi été déployée.
Pour Cathy Nicollet, une supportrice venue de Grasse (Alpes-Maritimes), l'approbation du projet signifierait "la mort de la Coupe Davis". "C'est la fin des matches à domicile et à l'extérieur. On ne pourra plus encourager notre équipe de cette façon. Nous sommes contre", a-t-elle expliqué en écho aux propos de Pouille la veille.
Si la réforme passe en l'état, la Coupe Davis deviendrait "une exhibition sans intérêt" avait-il affirmé, se disant prêt à snober l'épreuve l'année prochaine.
AFP/VNA/CVN