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Petit-déjeuner en terrasse d'un café parisien, le 2 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ben, le café, c'est... la tour Eiffel !", s'esclaffe Valérie Maniglier, attablée devant un expresso dans le quartier de Montmartre toujours vidé de ses touristes étrangers. "Pour moi, le petit café en terrasse, c'est une institution parisienne".
Durement touchée par l'épidémie de COVID-19 qui y a fait près de 30.000 morts et devrait la plonger dans une profonde récession, la France savoure une nouvelle phase de déconfinement après deux mois et demi de restrictions drastiques.
À Paris et dans sa région, zone la plus touchée, seules les terrasses peuvent accueillir la clientèle mais, dans le reste du pays, bars et restaurants ont pu rouvrir leurs salles, à condition de respecter les consignes de distanciation.
"La réouverture des cafés, hôtels et restaurants signe le retour des jours heureux !", a salué Emmanuel Macron sur Twitter.
Collèges, lycées et petites salles de spectacle ont aussi rouvert dans la majeure partie du pays et l'interdiction de se déplacer à plus de cent kilomètres de son domicile a été levée.
Ce quasi-retour à la normale survient au lendemain de la levée de nombreuses restrictions en Europe. Au prix de nombreuses précautions sanitaires, de hauts lieux touristiques notamment ont rouvert comme le musée Guggenheim de Bilbao, le Grand Bazar d'Istanbul ou encore le Colisée à Rome.
La crise épidémique en Italie "n'est pas terminée", a toutefois prévenu le président italien Sergio Mattarella. Avec près de 33.000 morts, l'Italie est le deuxième pays le plus endeuillé d'Europe, derrière le Royaume-Uni, où le bilan pourrait dépasser les 48.000 victimes.
Pire récession
Nombre de morts liés au coronavirus officiellement annoncés par pays, au 1er juin à 19h00 GMT. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'échelle mondiale, la pandémie a fait plus de 375.000 morts et contaminé au moins 6,27 millions de personnes, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi 2 juin à 11h00 GMT.
Également aujourd'hui en proie à des violences, les États-Unis restent le pays le plus durement frappé avec plus de 105.000 morts.
Dans un entretien avec l'AFP, le président de la Banque mondiale, David Malpass, a constaté que l'économie planétaire était confrontée à des "pertes abyssales" à cause de la pandémie.
Son effet est, selon lui, bien supérieur aux 5.000 milliards d'USD de richesses détruites évoqués lors d'une première estimation.
"Les pays doivent faire face à la pire récession depuis la Seconde guerre mondiale", a-t-il dit. "Cela devrait forcer beaucoup de gens à s'inquiéter des conséquences pour les pauvres, les plus vulnérables au sein de ces économies, pour les enfants, les soignants, tous confrontés à des défis sans précédent".
En France, le Produit intérieur brut (PIB) va subir cette année une chute historique de 11%, a prévenu le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
Quant à la Russie où le seuil des 5.000 morts a été franchi, elle a dévoilé un plan de relance estimé à 5.000 milliards de roubles (65 milliards d'euros).
Rio surfe
Pendant que les pays européens progressent sur le chemin de la normalisation, toujours inquiets d'une possible deuxième vague, la pandémie continue de se propager en Amérique latine.
Quatre pays du continent (Brésil, Pérou, Chili, Mexique) figurent parmi les dix ayant recensé le plus grand nombre de nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures, a indiqué lundi 1er juin l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un employé des pompes funèbres avec le cerceuil d'une personne morte du coronavirus, le 1er juin à Santiago, devant l'hôpital San Jose. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Clairement, la situation dans de nombreux pays d'Amérique latine est loin d'être stabilisée", a souligné Michael Ryan, directeur des questions d'urgence sanitaire de l'OMS. "Il y a eu une augmentation rapide de cas et ces systèmes (de santé) sont sous pression".
Au Brésil, géant de 210 millions d'habitants où le bilan frôle les 30.000 morts, les mesures de confinement ou, au contraire, de déconfinement sont prises en ordre dispersé selon les États ou les villes.
Alors que le président Jair Bolsonaro appelle régulièrement à la fin des restrictions pour préserver l'économie et l'emploi, Rio de Janeiro devait appliquer mardi 2 juin les premières mesures d'un plan de retour progressif à l'activité.
Les cérémonies religieuses peuvent reprendre et les sports nautiques individuels, comme le surf ou la natation, sont à nouveau autorisés sur les plages de la "Ville merveilleuse". Mais pas question de rester sur le sable.
D'autres pays latino-américains continuent de voir une expansion de la maladie. Au Mexique, le bilan a franchi lundi 1er juin le seuil des 10.000 morts alors même que le pays amorce lui aussi la reprise de son activité économique.
Au Pérou, le système de santé est au bord de l'effondrement. "Certains hôpitaux demandent (aux familles des patients) d'apporter leur propre oxygène, parce que malheureusement il n'y en a pas assez pour tous les malades", a témoigné le doyen du conseil de l'Ordre des médecins de Lima, Juan Astuvilca.
AFP/VNA/CVN