Paris : ouverture du 100e Congrès des maires, en attendant Macron

Le 100e Congrès des maires s'ouvre mardi matin 21 novembre à Paris après des mois de tension entre l'exécutif et les élus, qui attendent d'Emmanuel Macron qu'il clarifie ses intentions pour rétablir le dialogue entre l'État et les collectivités.

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François Baroin (LR), président de l'Association des maires de France (AMF), à Paris, le 11 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le chef de l'État interviendra jeudi après-midi 23 novembre en clôture de ce rendez-vous historique, auquel quelque 15.000 maires et une quinzaine de ministres sont attendus sur trois jours de débats.

Treize milliards d'euros d'économies imposés aux collectivités sur cinq ans, baisse des APL, diminution des emplois aidés, exonération de la taxe d'habitation... Les sujets de friction ne manquent pas entre collectivités et gouvernement, six mois après l'entrée en fonctions de l'exécutif.

Les signes d'apaisement et de durcissement ont alterné ces derniers jours entre l'exécutif et les élus. Le gouvernement sera représenté en force Porte de Versailles et Emmanuel Macron recevra 1.500 maires mercredi soir 22 novembre à l'Elysée.

Mais Matignon a aussi fait savoir lundi 20 novembre qu'il n'était "pas question" pour l'exécutif de "revenir sur la baisse des APL", les aides personnalisées au logement, à laquelle les élus locaux sont vivement opposés.

L'AMF dénonce pour sa part les mesures "exclusivement d'inspiration budgétaire" proposées depuis six mois et envisage de saisir le Conseil constitutionnel sur les contraintes budgétaires imposées par le gouvernement qu'elle juge contraires à la Constitution.

"Un bruit de fond qui n'est pas bon"

"S'il n'y a pas d'avancées substantielles jeudi (16 novembre), il est clair que je ne vois pas comment nous pourrions participer à la conférence nationale des territoires" mi-décembre, martèle le vice-président de l'AMF, André Laignel (PS).

Au-delà de la dramatisation habituelle à la veille d'un congrès, des sensibilités différentes se font entendre parmi les maires.

Jean-Luc Moudenc (LR), président de France Urbaine, qui regroupe les maires des grandes villes et présidents d'intercommunalité, met ainsi en garde contre "des postures excessives qui oublient les avancées obtenues". Le maire de Toulouse attend d'Emmanuel Macron qu'il installe, "avec des garanties fortes", un "dialogue permanent, systématisé" avec les collectivités, "ce qui n'était pas le cas jusqu'ici".

Avant l'intervention du chef de l'État jeudi 23 novembre, le Premier ministre Edouard Philippe s'adressera aux élus dès mardi après-midi 21 novembre.

Signe de l'importance que l'exécutif accorde à ce rendez-vous avec les élus locaux, la moitié des membres du gouvernement participera aux débats. "Le président de la République est conscient qu'il porte une vision de transformation de la France qui ne peut pas se faire avec un bruit de fond qui n'est pas bon dans le pays", soutient François Baroin.

Tout en ménageant l'exécutif, l'AMF demande à l'État de rompre avec une politique de baisse des dotations entamée il y a sept ans. Le gouvernement maintient quant à lui son objectif de maîtrise des dépenses publiques.

La limitation envisagée par le gouvernement de la hausse des dépenses de fonctionnement des principales collectivités à 1,2% par an est l'une des mesures les plus contestées par les élus. "Avec le président de la République, nous allons veiller cette semaines à faire bouger les lignes", a avancé lundi 20 novembre le président du Sénat Gérard Larcher (LR) dans Les Échos.

Également attendu, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, participera jeudi matin 23 novembre à un débat sur les finances locales.

AFP/VNA/CVN

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