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Les juges de la Cour suprême du Kenya, le 14 novembre. |
Une fois encore, la plus haute juridiction kényane, qui avait pris la décision historique sur le continent d'invalider l'élection du 8 août, déjà remportée par M. Kenyatta, a la lourde tâche de dire si la présidentielle d'octobre a été conduite en conformité avec la Constitution progressiste de 2010.
Dans l'attente de ce jugement, la tension est montée d'un cran dans le pays: trois personnes ont été tuées par balle vendredi 17 novembre dans les manifestations, réprimées par la police, de partisans de l'opposition venus accueillir M. Odinga de retour d'une visite de 10 jours aux États-Unis.
Et dimanche 19 novembre, des échauffourées ont éclaté entre police et habitants d'un bidonville de Nairobi, Mathare, après la découverte de quatre cadavres gisant sur la chaussée dans leur sang.
Le leader de l'opposition Raila Odinga accueilli par ses partisans, le 19 novembre à Nairobi. |
Pendant deux jours, la Cour a examiné en les fusionnant deux recours, déposés par un homme d'affaires et ancien député proche de l'opposition, John Harun Mwau, et par deux responsables d'ONG, Njonjo Mue et Khelef Khalifa.
Elle a écouté leurs avocats arguer que la Commission électorale (IEBC) aurait dû procéder à une nouvelle sélection de candidats, après l'annulation de la première élection, et mettre en cause le manque d'indépendance de cet organe, incapable à leurs yeux de garantir un scrutin libre et équitable.
Ceux-ci ont en outre rappelé les propos du président de l'IEBC en personne, Wafula Chebukati, qui avait avoué, une semaine avant le scrutin, s'estimer incapable de garantir l'équité de l'élection et avait dénoncé des "interférences" politiques. Il avait ensuite affirmé que les conditions étaient réunies pour l'organiser.
Si les six juges - un étant malade - de la Cour suprême valident l'élection de M. Kenyatta, celui-ci sera investi le 28 novembre. Sinon, une troisième élection devra être organisée dans les 60 jours.
AFP/VNA/CVN