"Paris est juste la première étape de mon parcours"

Trân Dang Dang Khoa a visité 23 pays avec sa moto en cinq mois. Ce jeune homme est arrivé à réaliser son rêve, qui exige non seulement une bonne santé, mais aussi des connaissances, du courage et un mental d’acier.

>>À la conquête du toit de l’Europe

Trân Dang Dang Khoa est allé du Vietnam en France en moto en cinq mois.
Photo : CTV/CVN

"Fou" et "inimaginable" sont des mots auxquels ont pensé les gens en prenant connaissance du périple de Trân Dang Dang Khoa, né en 1986 dans la province méridionale de Tiên Giang. Et pourtant, il est parti, décidant de réaliser le rêve qu’il nourrit depuis une vingtaine d’années. "Quand on ose s’affronter soi-même pour partir, son rêve est réalisé à 90%, le reste dépend du destin", a-t-il partagé avant son départ.

Un rêve réalisé

Le 1er juin dernier, Dang Khoa a démarré sa moto et commencé son périple. En cinq mois, il a traversé 23 pays, de l’Asie à l’Europe, dont le Cambodge, la Thaïlande, le Népal, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, la Grèce, l’Autriche, l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, la France...

Pendant son voyage, Dang Khoa a publié sur son compte Facebook les photos des endroits qu’il a visités, les expériences et les événements qu’il a vécus. Le nombre d’abonnés à sa page a de plus en plus augmenté et ils étaient des centaines de milliers au moment où Dang Khoa est arrivé en France. Le 28 octobre, le jeune homme a atteint Paris après 150 jours de périple.

Avant ce voyage, Dang Khoa était un employé de bureau qui, comme les autres, faisait face à la vie et ses problèmes quotidiens. Bien qu’il ait une grande passion pour l’aventure dès l’enfance et ait déjà effectué des voyages, il n’avait jamais osé partir trop longtemps, car "la responsabilité envers la famille et les proches ne m’a pas permis de prendre plus d’un mois de congé", a-t-il confié.

Et pourtant, le rêve qui l’anime ne le quittait pas, et même le pressait de "se réveiller".

Il s’agit vraiment d’un grand voyage, composé d’expériences inédites que très peu de personnes ont l’occasion de vivre. Avant d’arriver en Iran le 23 juillet, le vadrouilleur a fait face à des dangers au Pakistan, un pays instable. Là-bas, il a toujours été accompagné par la police pour assurer sa sécurité. Un souvenir inoubliable pour le jeune homme est la traversée de 600 km de désert dans la province pakistanaise du Baloutchistan avant d’atteindre la frontière avec l’Iran, puis les 1.000 km de désert iranien. Les conditions de la traversée étaient très mauvaises : il faisait une chaleur terrible et le vent soufflait tellement fort qu’il était difficile de garder l’équilibre sur cette route dont on ne voit pas le bout. Et pourtant, au-delà des difficultés, le Pakistan fascine les visiteurs pour sa beauté intacte.

Dang Khoa (blouson noir) en compagnie des habitants au Pérou.
Photo : Tuôi Tre/CVN

Les préparatifs nécessaires à ce voyage lui ont pris plus de deux ans au total. Dang Khoa a dû se renseigner au cours de cette période sur les formalités de visa et de passage des frontières, ainsi que le budget dont il aurait besoin. Au-delà d’une somme qu’il a pu épargner, il a bénéficié d’un financement de certains mécènes.

En matière de visa, bien qu’il traverse 23 pays, il ne faut pas demander le permis d’entrée à l’arrivée dans chaque pays, car les Vietnamiens sont exemptés de visa dans les pays d’Asie du Sud-Est. De plus, certains visas sont obtenus "à l’arrivée" ou en ligne (e-visa). Et pour l’Europe, il suffit d’obtenir un visa Schengen, commun pour les 26 pays de cet espace. En fait, avant de partir, il avait seulement demandé des visas pour l’Inde, le Pakistan et Schengen.

Rêveur mais préparé

Outre les informations, connaissances et compétences nécessaires, une bonne santé physique et mentale constitue des éléments déterminants pour effectuer un tel périple.

"J’ai traversé des déserts brûlants au Pakistan et en Iran, des chaînes de montagne enneigées en Suisse, des villages éloignés et peu peuplés en Azerbaïdjan, et de grandes villes en Italie. J’ai goûté à des plats que je n’aurai jamais pensé manger avant, j’ai pratiqué des sports dont je n’avais même pas connaissance, j’ai pu visiter des châteaux, des trésors du patrimoine mondial que je n’avais pu voir qu’à la télévision", a partagé le jeune homme.

Les belles photos et les histoires étonnantes sont toujours attendues par les amateurs de tourisme ainsi que par ceux qui s’intéressent au voyage de Dang Khoa. Mais toute médaille a son revers. Durant son trajet de cinq mois, à la joie et à la curiosité s’est ajouté l’ennui.

"On dit souvent que se réveiller seul chaque jour dans un bourg étranger fait éprouver l’une des meilleures émotions. Au début, c’est juste". Mais cela se répétait chaque matin pendant cinq mois, Dang Khoa était parfois fatigué. "Retourner ou avancer ?", cette pensée l’a poussé à se questionner sur le motif de ce voyage, et l’a conforté finalement dans l’idée de continuer son chemin.

"Si c’était à refaire, je le referais. C’est en tous cas une opportunité pour moi de vivre de nouvelles expériences, de faire face à moi-même et de me découvrir vraiment".

Son plus grand rêve est enfin réalisé, mais Dang Khoa continuera de découvrir de nouveaux endroits. "Paris est juste une première étape, j’envisage de visiter des lieux encore plus lointains".


Mai Quynh/CVN

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