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Un autobus évacue des passagers du paquebot Diamond Princess placé en quarantaine dans le port de Yokohama, le 17 février. |
Plusieurs dizaines d'autobus sont venus chercher les croisiéristes, qui devaient ensuite partir à bord de deux avions à destination des États-Unis, où ils devront observer une quarantaine de 14 jours.
Le Diamond Princess avait été placé en quarantaine le 5 février avec ses 3.711 passagers et membres d'équipage pour 14 jours après un test positif sur un croisiériste débarqué à Hong Kong (Chine). En date de dimanche 16 février, 355 personnes étaient déclarées infectées et hospitalisées.
Mais sans attendre, face à l'aggravation de la situation et compte tenu de doutes sur l'efficacité des mesures prises, plusieurs pays ont décidé d'évacuer leurs ressortissants paraissant sains pour les placer quatorze jours en quarantaine dans leurs pays respectifs.
Les États-Unis ont ainsi dès samedi 15 février adressé aux quelque 350 passagers américains un courrier pour leur offrir cette option.
Selon Washington, au moins 40 Américains ont été infectés à bord du paquebot. "Ils vont être traités dans des hôpitaux au Japon", a précisé le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci.
Parmi les passagers, Sarah Arana, 52 ans, originaire de Californie, en contact avec l'AFP, a confirmé être à bord d'un des autobus et raconté être passée par un contrôle de passeport de fortune sans examen médical.
"Je suis contente et prête à partir", a-t-elle dit depuis le bateau. "Il nous faut une vraie quarantaine et ça n'en était pas une".
Refus de partir
Fiche sur le paquebot "Diamond Princess", avec les cas confirmés de contamination au coronavirus, par jour. |
Le gouvernement américain aurait dû intervenir "beaucoup plus tôt, dès le début", a-t-elle estimé. "C'était trop pour le Japon et ils n'auraient pas dû avoir à en porter tout le fardeau", a-t-elle ajouté. "Le peuple japonais ne méritait pas cela. Je suis pleine de reconnaissance".
Mais d'autres Américains à bord ont refusé de partir bien qu'il leur ait été précisé qu'ils ne pourraient pas dans ce cas retourner dans leur pays avant deux semaines suivies d'un test négatif.
"Pourquoi voudrais-je monter dans un bus et un avion avec des gens dont on pense qu'ils sont peut-être infectés alors que j'ai passé près de deux semaines isolé d'eux ?" a tweeté Matt Smith, un avocat américain à bord du paquebot avec son épouse.
Il a décrit pour appuyer son propos le comportement d'une compatriote qui criait "USA, USA" de son balcon alors qu'approchaient les bus devant plus tard les transporter.
"Et bien sûr, à l'encontre de toutes les règles de quarantaine, elle ne porte pas de masque et bavarde avec un passager du balcon adjacent (...) et vous voulez que je prenne le bus avec elle ?".
Le ministre japonais de la Santé, Katsunobu Kato, avait expliqué dans la journée que 1.219 des passagers seulement avaient subi les analyses de détection du virus.
"Nouvelle phase"
Le Japon n'a pu tester tout le monde à bord en raison d'un nombre insuffisant de tests, de sites et de main d'œuvre, également nécessaires à l'examen des cas suspect à terre.
Mais le ministère de la Santé a annoncé samedi 15 février que les passagers âgés de plus de 70 ans étaient examinés et que ceux présentant un test négatif et en bonne santé seraient autorisés à quitter le navire à partir de mercredi.
Les tests des passagers plus jeunes devaient commencer dimanche 16 février et des personnes saines seront autorisées à sortir après mercredi 19 février, a précisé le ministère.
Des passagers du "Diamond Princess", en quarantaine dans le port japonais de Yokohama, le 16 février. |
Le gouvernement de Hong Kong a lui aussi dit vouloir rapatrier les siens - 330 ressortissants - "le plus tôt possible".
Les autorités canadiennes ont pris une initiative similaire pour environ 250 Canadiens notamment "pour alléger le fardeau sur le système de santé japonais".
Les médias australiens ont indiqué que Canberra envisageait aussi l'option de l'évacuation. L'Italie a aussi annoncé dimanche 16 février son intention d'évacuer rapidement ses ressortissants
En plus des cas sur le navire, les autorités nippones ont répertoriés 59 porteurs du coronavirus dans différentes régions du pays.
Le ministre japonais de la Santé, Katsunobu Kato, a averti dimanche 16 février que le Japon entrait dans une "nouvelle phase" de cette infection virale, le pays constatant de jour en jour des cas supplémentaires parmi des personnes ne s'étant pas rendues en Chine, centre de l'épidémie, et n'ayant pas eu de contact avec des visiteurs en provenance de Chine.
Il a appelé la population à éviter les rassemblements "non indispensables" ainsi que les trains bondés des heures de pointe.
AFP/VNA/CVN