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Photographie fournie par l'Observatoire européen austral de l'étoile géante Bételgeuse, le 14 février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les images, prises grâce au Très grand télescope de l'ESO, un ensemble de quatre grands télescopes, permettent de visualiser la surface de cette "supergéante rouge" située dans la constellation d'Orion, montrant son pâlissement, ainsi qu'un changement apparent de sa forme.
L'étoile figurait parmi les 10 les plus brillantes de la galaxie, mais depuis la mi-novembre 2019, sa luminosité a chuté de manière drastique, ce qui a mis les astronomes en ébullition, et déclenché une vaste campagne d'observation.
Les images révélées ce vendredi 14 février ont pu être réalisées grâce à l'instrument SPHERE, installé sur le Très grand télescope (VLT) de l'ESO au Chili.
"On voit clairement que la luminosité de l'étoile a baissé sur la moitié de sa surface apparente", a expliqué à l'AFP Miguel Montargès, astrophysicien à l'université KU Leuven, en Belgique.
"Il semble d'après ces images que la luminosité diminue encore, mais moins rapidement", a-t-il ajouté.
Le pâlissement soudain de l'étoile géante a mis les astronomes en ébullition. Plusieurs hypothèses sont avancées : il pourrait s'agir d'une éjection de gaz formant de la poussière et cachant le rayonnement ou... de l'agonie de Bételgeuse.
Ce dernier scénario se solderait par une explosion en supernova. S'il semble peu probable dans un avenir proche, il fait rêver les astronomes : l'astre en fin de vie n'ayant plus de "carburant" (issu de la fusion nucléaire), son coeur s'effondrerait sur lui-même et formerait une étoile à neutrons, un objet très compact qui crée une onde de choc disloquant complètement l'étoile, le tout en quelques heures seulement.
Mais "+a priori+, ce que l'on voit sur les images ne semble pas lié à une éventuelle explosion", selon Eric Lagadec (Observatoire de la Côte d'Azur).
Le changement de la forme de l'étoile serait selon lui lié "soit à un refroidissement, soit à de la poussière qui s'est formée près de l'étoile".