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Des personnes attendent devant une pharmacie de Pékin, le 15 février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Seuls quatre décès ont été enregistrés ailleurs dans le monde : un sur le territoire chinois semi-autonome de Hong Kong et les trois autres respectivement au Japon, aux Philippines et en France.
La ministre française de la Santé Agnès Buzyn a annoncé samedi 15 février le décès la veille au soir d'un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en France depuis fin janvier. Ce décès est le "premier hors d'Asie, le premier en Europe", a-t-elle précisé.
La Chine a par ailleurs fait état dimanche 16 février de plus de 68.000 cas de contamination sur son territoire, principalement dans la province du Hubei.
Dans son bilan quotidien, la commission sanitaire nationale a fait état de 2.009 nouveaux cas dans le pays --dont 1.843 dans cette province--, ce qui représente une baisse pour la troisième journée consécutive.
Tandis que le Hubei reste coupé du monde depuis trois semaines et que plusieurs villes de l'est du territoire chinois ont pris des mesures de confinement drastiques, Pékin a renforcé à son tour vendredi ses restrictions pour endiguer la propagation du virus.
La capitale oblige désormais toutes les personnes arrivant de l'extérieur à s'auto-imposer une quarantaine de quatorze jours à leur domicile ou leur hôtel, sous peine de sanctions, a rapporté le Beijing Daily, un quotidien officiel. L'activité dans la ville reste largement paralysée et de nombreuses entreprises imposent le télétravail à leurs employés.
Ce règlement aux modalités d'application non détaillées intervient au moment où, à l'issue de vacances du Nouvel an lunaire prolongées, beaucoup de Chinois rentrés dans leur région d'origine pour les fêtes doivent désormais retourner chez eux.
Quelque 283 millions de trajets ont ainsi été accomplis dans le pays entre les 25 janvier et 14 février, selon le vice-ministre des Transports Liu Xiaoming.
Billets de banque en quarantaine
Une avenue déserte à Pékin, le 13 février 2020 |
Mais le principal foyer d'infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon : 355 cas de contamination y ont été confirmés, dont 70 nouveaux cas annoncés dimanche 16 février.
Le paquebot comptait 3.711 passagers et membres d'équipage à son arrivée à Yokohama le 3 février. Depuis les personnes contaminées ont été évacuées et hospitalisées, tout comme certaines personnes nécessitant des soins médicaux pour d'autres raisons.
Un porte-parole du département d'État américain a annoncé que les ressortissants des États-Unis se trouvant à bord seraient évacués et subiraient une quarantaine de deux semaines à leur retour sur le sol américain.
Le président chinois Xi Jinping a reconnu vendredi 14 février que la lutte contre le virus constituait "un grand test pour le système et les capacités de gouvernance" de son pays.
Le gouvernement doit renforcer "son contrôle des médias en ligne", a-t-il par ailleurs insisté dans un discours publié samedi 15 février par la presse étatique, après que les internautes eurent formulé de multiples critiques à l'égard des autorités quant à la gestion de la crise.
Signe des mesures draconiennes prises en Chine, la banque centrale a annoncé samedi 15 février que les billets usagés étaient désormais désinfectés et placés en quarantaine jusqu'à quatorze jours, avant d'être remis en circulation.
Après avoir initialement félicité Pékin pour son "travail très professionnel", les États-Unis ont déploré jeudi 13 février un "manque de transparence de la part des Chinois".
Les autorités sanitaires du Hubei avaient annoncé jeudi 13 février, à la surprise générale, un élargissement de leur définition des personnes contaminées.
Éviter l'"hystérie"
Des touristes prennent des selfies dans un parc de Pékin, le 15 février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jusqu'alors, un test de dépistage était indispensable pour déclarer un cas "confirmé". Dorénavant, les patients "diagnostiqués cliniquement", notamment avec une simple radio pulmonaire, sont aussi comptabilisés.
La nouvelle définition a automatiquement gonflé le nombre des personnes officiellement infectées, avec l'annonce d'une envolée de plus de 15.000 nouveaux cas de contamination jeudi 13 février.
Zhong Nanshan, un expert médical chinois vétéran de la lutte contre le Sras (2002-2003), a déclaré s'attendre à un pic de l'épidémie "d'ici la mi- ou la fin février".
Plus prudente, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge qu'il est "beaucoup trop tôt" pour faire des prévisions.
Une équipe internationale d'experts de l'OMS devait arriver à Pékin ce week-end pour une mission commune avec leurs homologues chinois.
Ils doivent réaliser des inspections sur le terrain, passer en revue les mesures de prévention, visiter des centres de recherche et formuler des recommandations pour contenir l'épidémie, a précisé un porte-parole du ministère chinois de la Santé.
"La Chine fait gagner du temps au monde. Nous ne savons pas combien de temps", a de son côté déclaré le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un discours samedi 15 février à Munich où se déroule une conférence internationale sur la sécurité.
"Nous demandons à tous les gouvernements, toutes les compagnies et tous les médias de travailler avec nous pour faire retentir le niveau d'alarme requis sans attiser les flammes de l'hystérie", a-t-il ajouté.