«L'administration (américaine) est opposée au blocage de ces fonds aux Palestiniens. Nous sommes dans une période critique. Ce n'est pas le moment opportun", a expliqué M. Panetta lors d'une conférence de presse conjointe à Tel-Aviv avec son homologue israélien Ehud Barak.
Des élus du Congrès américain ont bloqué une aide économique de 200 millions de dollars aux Palestiniens en réaction à la demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU "jusqu'à ce que cette question soit résolue", selon une source parlementaire américaine.
À Washington, la porte-parole de la diplomatie américaine a renchéri : verser cet argent, a dit Victoria Nuland, "n'est pas que dans l'intérêt des Palestiniens, mais dans l'intérêt des États-Unis et d'Israël".
Mme Nuland a souligné que l'administration était en "discussion intensive" avec le Congrès au sujet des sommes bloquées, qui doivent aider à "bâtir les institutions palestiniennes".
Leon Panetta, qui a appelé les deux parties à "des mesures audacieuses" pour relancer leur dialogue, a ensuite été reçu à Ramallah (Cisjordanie) par le président palestinien Mahmoud Abbas. Il a plaidé auprès de lui pour "des négociations directes avec Israël sur la base du communiqué du Quartette international pour le Proche-Orient", a indiqué le négociateur palestinien Saëb Erakat. Il faisait référence à la déclaration publiée le 23 septembre par le Quartette (États-Unis, Union européenne, ONU, Russie) proposant une reprise des négociations de paix pour aboutir à un accord final fin 2012.
M. Abbas a réaffirmé à M. Panetta qu'il était prêt à reprendre les pourparlers de paix avec Israël, si celui-ci acceptait "l'arrêt de la colonisation et la référence aux frontières de 1967 comme base de négociations", a précisé M. Erakat. "Cette visite est un message important en ce qu'elle montre qu'il n'y a pas de rupture entre l'administration américaine et l'Autorité palestinienne, compte tenu de l'opposition américaine à notre démarche d'adhésion à part entière de l'État de Palestine à l'ONU, d'autant plus que M. Panetta est le premier secrétaire à la Défense à nous rendre visite", a-t-il souligné.
Israël et les États-Unis sont hostiles à l'initiative des Palestiniens à l'ONU et prônent à la place une reprise des négociations de paix. "Ce que j'apporte de plus important est un engagement continu à la sécurité d'Israël", a ensuite déclaré M. Panetta à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le secrétaire américain à la Défense devait ensuite se rendre en Égypte puis à une réunion de l'OTAN à Bruxelles.
AFP/VNA/CVN