"Il est temps que les discours s'apaisent et qu'un dialogue sérieux entre alliés reprenne", écrit le président pakistanais dans une tribune publiée par le Washington Post.
Les accusations des Américains sur le soutien d'Islamabad au réseau Haqqani, un groupe taliban, "profitent avant tout aux terroristes qui menacent notre pays et les États-Unis", juge-t-il, estimant que "cette stratégie (...) compromet les objectifs communs de vaincre le terrorisme".
Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, a récemment accusé le réseau Haqqani d'être le bras armé des services secrets pakistanais et Islamabad d' "exporter la violence en Afghanistan".
Pour M. Zardari, l'accusation a "choqué une nation qui subit tout le poids du terrorisme dans la région".
Rappelant la mobilisation de l'armée pakistanaise contre les réseaux insurgés et les nombreuses victimes du terrorisme parmi la population, Asif Ali Zardari s'élève contre le manque de considération de la part de Washington.
"Nous découvrons, qu'au lieu d'un dialogue avec notre plus proche allié, il nous fait la leçon au lieu de nous écouter", plaide-t-il, regrettant que les États-Unis n'aient "presque rien" investi au Pakistan et des "centaines de milliards de dollars de l'autre côté de la frontière", en Afghanistan.
Le président pakistanais dénonce également ce qu'il voit comme un double jeu de Washington qui critique le Pakistan alors que les États-Unis sont engagés dans "des négociations avec les mêmes groupes talibans".
Dans la perspective du retrait de leurs troupes fin 2014, Washington et l'OTAN cherchent à faire venir les talibans autour d'une table de négociations avec le gouvernement d'Hamid Karzaï.
"Nous vivons dans la région. Pourquoi ne serait-il pas raisonnable pour nous d'être préoccupés par la situation immédiate et à long terme sur notre frontière occidentale", avec l'Afghanistan, écrit-il encore.
AFP/VNA/CVN