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Emmanuel Macron (gauche) et Olivier Veran lors d'un conseil de défense sanitaire au fort de Brégançon à Bormes-les-Mimosas, le 11 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La crise sanitaire n'est pas derrière nous", a averti le chef de l'État, Emmanuel Macron, qui a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var) un Conseil de défense puis un Conseil des ministres.
Première priorité : les Antilles où le confinement "strict", entré en vigueur en début de semaine en Martinique, va être étendu à la Guadeloupe, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Il impose notamment la fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, et invite les touristes à quitter l'île.
Emmanuel Macron avait décrit dans la matinée une "situation dramatique" dans ces deux départements ultra-marins où la vaccination est trois fois plus faible qu'en métropole, "démonstration cruelle", selon lui, de la nécessité du vaccin.
Tests payants
Mais le président de la République a également souligné "l'état des lieux préoccupant" dans l'Hexagone, en insistant sur "un objectif très simple: la vaccination de tous les Français qui peuvent être vaccinés".
"Il faut tenir au moins la cible des 50 millions de primo-vaccinés à la fin du mois d'août", a-t-il ajouté.
"Personne n'est à l'abri. Il y a trop de gens qui pensent, à tort, qu'ils ne feront au pire que des formes légères" du COVID, a martelé le Premier ministre Jean Castex devant des soignants dans l'Aude.
Le ministre de l'Intérieur a pour sa part appelé les préfets à renforcer la surveillance devant les centres de vaccination et pharmacies, alors qu'en un mois, 22 faits de dégradations ont été recensés, ainsi que 59 faits de menaces envers des élus.
À la rentrée, collégiens, lycéens et étudiants pourront se faire vacciner dans des barnums "mis en place à proximité des établissements scolaires", a précisé M. Attal.
Des renforts de soignants arrivent à l'aéroport de Pointe-à-Pitre, le 10 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le porte-parole du gouvernement a en outre indiqué que les tests de dépistage sans prescription médicale seront payants à partir de la "mi-octobre", en faisant valoir que "les tests à répétition n'empêchent pas d'aller à l'hôpital et de contaminer fortement". L'Allemagne a fait le même choix mercredi 11 août.
L'annonce a été saluée sur FranceInfo par le président de la branche "généralistes" de la Confédération des syndicats médicaux français, Luc Duquesnel, pour qui "la Sécurité sociale ne peut pas continuer à dépenser un milliard d'euros tous les mois pour faire des tests à des gens qui refusent le vaccin".
Emmanuel Macron a aussi confirmé la mise en place à la rentrée d'une campagne de rappel vaccinal, avec une troisième dose pour les plus de 80 ans et les personnes particulièrement vulnérables.
38 départements concernés
Deux jours après la mise en œuvre de l'extension du contesté pass sanitaire, le président de la République a dit en "mesurer les contraintes", notamment pour les restaurateurs et cafetiers qui doivent en contrôler la validité. Mais "nous n'avions pas d'autre choix car c'était cela ou la fermeture du pays", a-t-il fait valoir.
30.920 nouveaux cas positifs ont été recensés sur l'ensemble du territoire en 24 heures, pour une moyenne glissante de 23.288 cas par jour (+6,3% en une semaine). C'est la première fois depuis le 28 avril que la barre des 30.000 cas a été franchie en 24 heures.
En conséquence, le pass sanitaire va devenir obligatoire dans les centres commerciaux de plus de 20.000 m² situés dans les départements où le taux d'incidence dépasse les 200 pour 100.000 habitants.
La mesure concerne pour l'heure 38 départements, dans lesquels le masque doit aussi redevenir obligatoire en intérieur dans les lieux recevant du public.
"Que chacun se souvienne que quand il n'y avait plus de chiffre d'affaires du tout à cause de l'épidémie, c'est bien l'argent public qui a permis de rémunérer les responsables de ces lieux", a insisté le chef de l'État.
Confronté à des manifestations réunissant un nombre croissant d'anti-pass chaque samedi - 237.000 le week-end dernier, selon l'Intérieur -, Emmanuel Macron a affirmé que "jamais dans notre histoire une crise d'une telle ampleur n'a été combattue de manière aussi démocratique".
Le Premier ministre a pour sa part reconnu que "la société est fatiguée, incandescente". Lors d'une déambulation dans les rues de Carcassonne, il a été interpellé par une passante qui l'a accusé de "tuer la France, les commerçants et tous les artisans", en prétendant que "de toute façon, votre vaccin, ça n'est pas un vaccin".
"Au contraire, j'essaye de les sauver", lui a-t-il opposé.
AFP/VNA/CVN