>>COVID : "très forte dégradation" de la situation en Guadeloupe
>>COVID -19 : la Guadeloupe reconfinée pour au moins trois semaines
>>COVID-19 : situation critique à La Réunion et Martinique, la métropole sous tension
Un soignant prend en charge un patient atteint du COVID-19 au service de réanimation du Centre hospitalier universitaire Les Abymes à Pointe-a-Pitre, sur l'archipel français de la Guadeloupe, le 6 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'épidémie devient catastrophique et la situation nous oblige à prendre maintenant des mesures extrêmement dures", a reconnu le préfet Alexandre Rochatte lors d'un point presse avec la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS), Valérie Denux.
"Il faut très vite que l'on soit capable de casser l'augmentation de l'épidémie" qui atteint "des taux d'incidence jamais connus nulle part sur le territoire de la République française (...) avec presque 1.900 cas pour 100.000 habitants", a-t-il ajouté, s'attendant à ce que la barre des 2.000 cas soient bientôt dépassée.
Pour stopper cette vague de coronavirus, le préfet a annoncé l'extension du couvre-feu actuellement en vigueur à partir de 19h00 (contre 20h00) et jusqu'à 05h00. Les habitants ne pourront plus sortir sans autorisation d'un périmètre de 5 km autour de leur domicile.
Les commerces dits "non indispensables" devront fermer à partir de vendredi 13 août 19h00, mais les plages resteront accessibles, mais uniquement pour des pratiques sportives, même si M. Rochatte a prévenu qu'il pourrait les fermer dès ce week-end si cette mesure n'était pas respectée.
Concernant les touristes, il ne les a pas invités à rentrer comme en Martinique, île où le confinement a été renforcé mardi 10 août : "Je ne souhaite pas donner de consigne de départ des touristes, mais simplement indiquer qu'il me semble assez peu pertinent d'envisager un séjour touristique" en Guadeloupe, a-t-il affirmé.
"La situation est dramatique. Nous savions qu'elle allait arriver, mais avec cette hauteur-là, cette force-là, non, nous ne le pensions pas", a affirmé Mme Denux qui a donné les derniers chiffres sur l'évolution de l'épidémie.
Hôpitaux submergés
Selon elle, 17 personnes sont décédées cette semaine et le variant delta représente 90% des cas. "Les hôpitaux sont submergés", a-t-elle admis. "Nous réorganisons le système de santé en consacrant quasi totalement nos hôpitaux et nos cliniques pour le COVID".
"Nous continuons évidemment à assurer les urgences vitales, mais cela se fait très clairement au détriment des autres patients qui ont besoin de soins plus classiques", a-t-elle reconnu.
"Nous sommes passés de 27 lits de réanimation à 67 aujourd'hui. Pour aller plus loin, nous envisageons potentiellement d'aller jusqu'à 130 lits", a-t-elle expliqué.
Lors d'un Conseil de défense sanitaire en visioconférence depuis le Fort de Brégançon (Var), Emmanuel Macron avait alerté sur la "situation dramatique" de l'épidémie aux Antilles, où "l'augmentation des contaminations se traduit par une explosion des formes graves" de COVID-19 et une saturation des hôpitaux.
"Un scénario d'urgence est aujourd'hui devant nous", cette situation "implique la solidarité inconditionnelle de la nation" et offre "la démonstration cruelle" que "la vaccination est le moyen le plus efficace" face au virus, a souligné le chef de l'État.
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé mardi soir 10 août en Guadeloupe accompagné d'un renfort de 274 soignants et 60 pompiers, se rendre jeudi 12 août en Martinique, où est également attendu le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Sur l'île, les résidents et les touristes s'attendaient à ce reconfinement. "Je trouve que les gens ici n'ont pas fait attention, n'ont pas pris de précaution, alors je comprends l'installation de ces mesures", explique Laurène, qui travaille dans le domaine de l'aide à la personne.
"On ne sait plus quoi dire aux gens pour qu'ils acceptent d'aller prendre le vaccin", a déploré un médecin de ville, qui a demandé l'anonymat.
"Si on n'avait pas ouvert les frontières de la Guadeloupe, on n'en serait pas là", a déploré, pour sa part, Marie, 48 ans.
AFP/VNA/CVN