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Montage de trois photos datant des années 70, de 2001 et de 2013 d'Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, jugé en appel pour l'attentat du Drugstore Publicis en 1974 à Paris. |
Le "révolutionnaire professionnel" autoproclamé avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en mars 2017 pour ce crime "terroriste" par une cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels.
L'attentat avait fait deux morts et 34 blessés.
À l'issue de deux semaines de procès, la cour avait estimé que "tous les éléments accumulés durant l'enquête" convergeaient vers le Vénézuélien, âgé aujourd'hui de 68 ans.
La défense de Carlos, déjà condamné deux fois en France à la peine maximale pour trois meurtres en 1975 et quatre attentats à l'explosif (11 morts et 191 blessés) en 1982 et 1983, avait dénoncé un "procès politique jugé d'avance" relevant de la "paléontologie judiciaire", plus de quarante ans après les faits.
"Il y a des fragilités spectaculaires dans ce dossier: des témoins manipulés par les services de sécurité, des menteurs, de fausses preuves... Nous allons tout décortiquer, nous allons plaider l'acquittement", a déclaré à l'AFP Francis Vuillemin, l'un des avocats historiques de Carlos avec Isabelle Coutant-Peyre, devenue sa compagne.
L'attentat meurtrier du Drugstore Publicis avait eu lieu le 15 septembre 1974 dans le quartier de Saint-Germain, au centre de Paris : une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du centre commercial avait explosé dans la galerie marchande en contrebas.
Pour l'accusation, cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d'un Japonais arrêté à Paris, membre de l'Armée rouge japonaise (ARJ) dont un commando venait également d'exiger la libération lors d'une prise d'otages à l'ambassade de France à La Haye.
L'ARJ était proche d'une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dont Carlos était devenu l'un des bras armés en Europe. La grenade jetée au Drugstore était, selon cette hypothèse, le moyen de pression choisi par Carlos pour accélérer la libération du révolutionnaire nippon.À l'audience, plusieurs témoignages étaient venus appuyer cette thèse, notamment celui d'un ancien compagnon d'armes, Hans Joachim Klein, qui assure que Carlos lui a raconté avoir jeté une grenade. Le "Chacal" lui-même avait revendiqué cette action dans une interview parue fin 1979 dans le magazine El Watan Al Arabi. Entretien que l'intéressé a ensuite affirmé n'avoir jamais donné.
Dans les motivations de sa décision, la cour d'assises avait également retenu contre l'accusé la co-organisation de la prise d'otages de La Haye. Le verdict avait été accueilli avec soulagement par les victimes, comme la preuve qu'il n'y a "jamais d'impunité" pour les crimes terroristes. Carlos, incarcéré en France depuis son arrestation au Soudan en 1994, avait lui dénoncé une enquête tronquée.
AFP/VNA/CVN