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La police belge a participé à l'opération. |
Les deux frères, Akim Saouti, 40 ans, Khalid Saouti, 37 ans, avaient été arrêtés avec deux autres personnes dans la nuit du 4 au 5 juillet à Anderlecht, commune populaire de l'agglomération bruxelloise, tandis qu'un cinquième homme était interpellé près de Lille (Nord de la France).
Dans un box de garage d'Anderlecht, la police a trouvé "trois kalachnikovs, une quinzaine de chargeurs de kalachnikovs, ainsi qu'un riot gun (fusil à pompe, ndlr), trois armes de poing et munitions, des radios, deux gilets pare-balles", mais aussi un gyrophare ainsi que des uniformes de police, d'agent de sécurité, de secouriste et "quatre détonateurs", a expliqué le parquet fédéral dans un communiqué.
Les deux frères ont été inculpés de "participation aux activités d'un groupe terroriste" et placés en détention préventive. Les deux autres suspects ont été relâchés.
Leur cadet, Saïd Saouti, déjà connu de la police pour avoir fondé un gang de motards, les "Kamikaze Riders", adepte de rodéos musclés sur le périphérique de Bruxelles, avait été condamné l'an dernier pour "appartenance à un groupe terroriste", recrutement de candidats au jihad et apologie du groupe État islamique (EI) sur les réseaux sociaux.
Lors de son arrestation fin 2015, les autorités avaient annoncé qu'il était soupçonné de préparer des attentats contre "plusieurs lieux emblématiques" de la capitale belge.
Ses deux frères, "radicalisés", selon une source proche de l'enquête, ont été appréhendés après que les enquêteurs aient acquis la conviction qu'ils préparaient un attentat, comme semble l'attester l'arsenal découvert par les policiers.
Ni leur cible présumée ni le pays visé n'ont toutefois été identifiés.
Un troisième membre de la famille est toujours cherché par la police, selon la chaîne de télévision privée RTL.
Les frères Saouti ont à plusieurs reprises défrayé la chronique judiciaire en Belgique. Khalid, alors âgé de 23 ans, avait aidé, le 24 décembre 2002, son grand frère Mohamed à s'évader de prison en lui prêtant les vêtements qu'il portait. Son aîné était retourné en prison et Khalid avait été condamné à un an de prison avec sursis.
Kamikaze Riders
Quant au cinquième suspect, lui aussi soupçonné de projeter "une action violente" selon une source proche du dossier, a été interpellé tôt mercredi matin 5 juillet à Wattignies, dans la banlieue de Lille, dans le cadre du même dossier. En France, les garde à vue en matière de terrorisme peuvent durer jusqu'à 96 heures avant une inculpation.
La police française avait déployé une trentaine de policiers lourdement armés pour interpeller ce suspect. La porte a été défoncée aux explosifs par les policiers, qui ont aussi inspecté les jardins avoisinants, a raconté une voisine à l'AFP, près de la petite maison en briques où l'homme vivait avec sa famille depuis l'hiver.
L'arrestation fin 2015 de Saïd Saouti et d'un autre membre des Kamikaze Riders, Mohamed Karay, avait mis en émoi la Belgique et provoqué l'annulation de festivités du Nouvel An à Bruxelles par crainte d'un attentat.
Les autorités avaient accusé Saïd Saouti et Mohamed Karay de projeter des attentats similaires à ceux de Paris, qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre 2015. Parmi leurs cibles présumées, "plusieurs lieux emblématiques" de Bruxelles comme la Grand-Place ou le commissariat central.
Saïd Saouti avait été condamné en octobre 2016 à six ans de prison pour "participation aux activités d'un groupe terroriste", notamment en recrutant des personnes en vue de commettre des "infractions terroristes". Le tribunal correctionnel de Bruxelles s'était fondé sur les nombreuses vidéos faisant l'apologie du jihad qu'il avait postées sur internet.
Mohamed Karay avait lui écopé de trois ans de prison, dont une partie avec sursis.
Lors de leur procès, le parquet avait fini par demander un non lieu pour les accusations portant sur la planification d'un attentat, faute d'avoir pu mettre la main sur des armes ou des explosifs pendant l'enquête.
La Belgique a longtemps été considérée comme une base arrière du jihadisme international. Les attentats de Paris, auquel ont participé plusieurs Belges, ont été préparés sur son sol. Mais le pays est aussi devenu une cible lorsque des kamikazes ont fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles le 22 mars 2016.
L'enquête a montré qu'une seule et même cellule était derrière ces attentats revendiqués par l'EI.
AFP/VNA/CVN