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Adrian Mannarino lors de son match contre Jaume Munar au 4e jour de l'Open d'Australie à Melbourne, le 17 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Son entrée dans le club sélect du top 20, au bout de vingt ans passés sur le circuit, est "un petit accomplissement personnel", convient-il sans effusion, mais sa personnalité discrète n'en est pas bouleversée. "Je ne me sens pas plus attendu que ça, pour moi, il n'y a pas de différence pour l'instant", estime le gaucher au crâne chauve, sans équimentier - une rareté à ce niveau.
Mannarino, saisons terminées grosso modo entre le top 40 et le top 60 depuis une dizaine d'années, quatre huitièmes de finale en Grand Chelem au compteur (trois à Wimbledon et un à Melbourne), a bâti sur une seconde moitié de saison 2023 fructueuse son ascension au classement, plus haut que jamais.
Avec cinq temps forts, finale à Majorque et titre à Newport sur gazon, la surface sur laquelle il a obtenu les meilleurs résultats de sa carrière, quarts de finale en Masters 1000 à Cincinnati, et trophées automnaux à Astana et Sofia.
Jusqu'au top 15 ?
Ce qui l'autorise à voir plus haut. "Je sais que je n'ai pas énormément de points à défendre dans les mois qui arrivent, que j'ai une marge devant moi", constate Mannarino.
"Pour moi, le top 10 est inatteignable, estime-t-il. Il y a des gros gaps entre certains joueurs. Je pense que si je continue à bien jouer, je peux encore gratter trois ou quatre places. Si j'arrive à atteindre le top 15, ce sera déjà un super accomplissement."
En plein Grand Chelem toutefois, "le classement, je n'y pense pas trop, affirme le No1 français. Si je suis à quelques points de choper un bon classement à la fin de (la saison sur) terre battue, j'y penserai. J'essaierai d'avoir une pointe fin mai-début juin."
À Melbourne, même à 35 ans, Mannarino a franchi les deux premiers tours en cinq sets (contre Wawrinka et Munar) et déjà passé sept heures pile sur le court. Au-delà, en cinq sets, il affiche un bilan très flatteur : 12 matches gagnés en 16 joués en Grand Chelem.
Adrian Mannarino au service lors d'un entraînement en amont de l'Open d'Australie dans la Rod Laver Arena à Melbourne, le 11 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Une réussite dont il trouve la source dans sa ligne de conduite laborieuse. Il y a beaucoup de joueurs qui ont tendance à me charrier et à me dire : +Putain, tu retournes t'entraîner, mais ça sert à quoi ?", raconte Mannarino.
"Vie plus fun"
"J'aimerais avoir une vie un peu plus fun, avec un peu plus de temps libre, reprend-il. Je m'inflige beaucoup, beaucoup de travail. C'est ma manière de faire, je crois beaucoup en ça. Il y a beaucoup d'heures qui ne sont pas forcément utiles mais j'aime bien passer beaucoup d'heures à la salle. En règle générale, quand le match s'éternise un petit peu, ça me donne beaucoup de confiance. Je me dis que quoiqu'il arrive, je ne baisserai pas".
Ugo Humbert, son poursuivant direct au classement ATP (20e) et voisin d'entraînement, peut en témoigner. "C'est vrai qu'il s'entraîne tout le temps, il est tout le temps à la salle, et il le fait tout seul, il pousse, il soulève en muscu", rapporte-t-il.
"Comme dirait Richie (Richard Gasquet), au bout d'une heure de jeu contre moi, tu ne sais plus jouer, plaisante Mannarino, gaucher au jeu atypique dans le tennis moderne surpuissant et souvent verrouillé en fond de court. Plus le match dure, et plus ça va en ma faveur généralement."
Le revers de la médaille ? Il lui arrive souvent de peiner à trouver des partenaires d'entraînement. "On trouve que je joue trop à plat, trop ceci, trop cela, souffle-t-il. Il y en a qui se prennent un peu trop la tête à mon goût..."
AFP/VNA/CVN