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Le Serbe Novak Djokovic après sa victoire sur l'Allemand Alexander Zverev en quart de finale de l'Open d'Australie, à Melbourne, le 16 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce qui se passe n'est pas normal. Les meilleurs joueurs sont les mieux préparés et là Matteo Berrettini, même Rafa (Nadal) et ses douleurs au dos, moi-même, Sasha (Zverev) qui a aussi souffert, Dimitrov... Il est évident que c'est lié aux circonstances dans lesquelles nous évoluons", a souligné le N°1 mondial en référence aux quatorze jours de quarantaine imposés par les autorités sanitaires australiennes à l'arrivée des joueurs sur l'île-continent.
"C'est comme ça pour le moment et nous espérons que c'est temporaire. Mais pour en avoir parlé avec beaucoup de joueurs, la majorité ne veut pas continuer la saison avec des quarantaines avant presque chaque tournoi", a déclaré le N°1 mondial qui a créé l'été dernier l'Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA), indépendante de l'ATP qui gère le circuit.
Berrettini a déclaré forfait avant son 8e de finale contre Stefanos Tsitsipas en raison d'une blessure abdominale. Djokovic lui-même souffre des abdominaux, tout comme Zverev, tandis que Nadal semble se remettre de douleurs dorsales, douleurs qui ont très fortement contribué à l'élimination de Dimitrov en quarts mardi.
"Discuter dès maintenant"
"C'est donc un sujet dont nous devons discuter dès maintenant", a ajouté le Serbe en assurant en avoir parlé avec le Conseil des joueurs, lié à l'ATP, dont il a quitté la présidence pour lancer son propre syndicat. Nadal et Roger Federer (absent à l'Open d'Australie cette année) sont membres du Conseil des joueurs.
Selon lui, des membres du Conseil des joueurs ont eu "des discussions étendues à ce sujet avec la direction de l'ATP".
"J'attends des réponses, j'attends de savoir à quoi ressemblera la suite de la saison après l'Australie parce que ce n'est pas bon pour la santé des joueurs", a ajouté Djokovic.
L'Open d'Australie a imposé une quarantaine aux joueurs avant de les laisser vivre normalement, jusqu'à vendredi 19 février où un confinement à l'échelle de l'état du Victoria a replongé le tennis dans une bulle. Au contraire, l'US Open et Roland-Garros avaient instauré une bulle sanitaire autour du tournoi, mais sans quarantaine préalable généralisée. Or c'est cette quarantaine que des joueurs remettent en cause.
Et s'ils ont accepté celle de Melbourne, c'est parce qu'il y avait à la clé la participation à un tournoi Majeur, selon Djokovic. "Mais ce ne sera pas le cas avec des tournois ATP 250 ou 500", a-t-il prévenu. Sans parler des tournois Challengers où s'affrontent des joueurs moins bien classés pour des primes incomparablement inférieures.
En outre, d'après lui, certains pays où se dérouleront les tournois "n'accepteront pas des gens venant de certaines régions du monde en raison des variants du virus", a-t-il pointé du doigt.
Passeports
L'Allemand Alexander Zverev face au Serbe Novak Djokovic en quart de finale de l'Open d'Australie, à Melbourne, le 16 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Argentin Diego Schwartzman avait en effet souligné les difficultés de voyage rencontrées par les joueurs qui, comme lui, "viennent d'Amérique du Sud" où est apparu le variant dit "brésilien" du virus responsable du COVID-19.
"Je pense effectivement que nous ne pouvons pas avoir un circuit itinérant dans les conditions actuelles", a appuyé Zverev, qui est un proche de Djokovic et qui a rapidement rejoint la PTPA.
"Les blessures vont se multiplier et certains pays vont imposer des restrictions en fonction de votre passeport", a prévenu l'Allemand.
Alors avec Djokovic, ils plaident pour une série de tournois organisés en un lieu unique sur plusieurs semaines. Comme cela a été le cas à Melbourne la semaine avant l'Open d'Australie, ou encore à New York où avait été délocalisé l'an dernier le tournoi de Cincinnati juste avant l'US Open.
"Au bout du compte, en Europe pour le moment il ne peut pas y avoir de public, a insisté Zverev. Alors quelle différence cela fait-il de jouer ici ou là ? On peut changer l'environnement visuel, par exemple le nom de la ville sur le court, et ne jouer en réalité qu'à un endroit unique."
"Mais, a-t-il conclu, on ne peut simplement pas continuer de voyager avec ce qu'il se passe".