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Novak Djokovic, victorieux de la finale de l'Open d'Australie, le 29 janvier à Melbourne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je dois me pincer parce que je n'arrive pas à y croire. Seule mon équipe sait ce que nous avons traversé ces quatre-cinq dernières semaines. C'est pour ça que c'est la plus belle victoire de ma carrière !", a déclaré Djokovic, la coupe entre les mains et vêtu d'une veste avec le nombre 22 déjà dessiné sur la poitrine.
"Quelle aventure ! J'espère que vous me pardonnerez tout ce que je vous fais subir depuis toutes ces années et, ce trophée, il est autant à vous qu'à moi", a-t-il lancé en direction de son box.
Expulsé d'Australie l'an dernier avant le début du tournoi, Djokovic n'avait pu que constater, impuissant, le retour en force de Rafael Nadal qui avait pris une longueur d'avance dans la course aux titres du Grand Chelem avec un 21e sacre majeur (20 pour Djokovic et Federer). Quelques mois plus tard, l'Espagnol poussait son avantage à Roland-Garros.
Vainqueur ensuite à Wimbledon mais interdit d'entrée aux États-Unis pour l'US Open, le Serbe a donc dû attendre le Majeur australien pour revenir à hauteur de Nadal. Ces impossibilités de jouer et l'absence de points distribués à Wimbledon lui ont fait perdre l'an dernier sa place de N°1.
Il l'a récupérée dimanche 29 janvier et va entamer lundi 30 janvier sa 374e semaine au sommet de la hiérarchie mondiale, nouveau record. Depuis 2021, il détient également le record du nombre de saisons terminées en N°1.
"Mes rêves, enfant, étaient de remporter Wimbledon et de devenir No1. Les deux se sont réalisés en 2011. Je ne pouvais pas imaginer que j'en serais encore là douze ans plus tard... et pourtant, j'ai une grande imagination", a-t-il commenté.
Polémiques
Oubliée la crise politico-sanitaire de son expulsion l'an dernier, oublié le bandage à la cuisse qu'il a porté tout le tournoi, oubliée la crise diplomatique provoquée par une vidéo montrant son père en train de fêter sa victoire en quarts de finale. Djokovic est redevenu le roi de Melbourne et aucun des sept adversaires rencontrés ne l'ont menacé.
Pas même Stefanos Tsitsipas, dont le jeu varié et la confiance affichée tout au long de la quinzaine en faisaient, sur le papier, un adversaire redoutable. Comme les autres, le Grec a dû s'incliner devant le maître des lieux, sans parvenir à prendre un set au Serbe qui s'est imposé 6-3, 7-6 (7/4), 7-6 (7/5).
De manches, Djokovic n'en aura finalement perdues qu'une en sept rencontres, lors du 2e tour face au Française Enzo Couacaud. "Je ne sais pas quoi dire de ce que tu as accompli... les chiffres parlent d'eux-mêmes. J'admire ce que tu fais pour ce sport et quand je joue contre toi, tu me fais toujours mieux jouer", lui a rendu hommage Tsitsipas.
Novak Djokovic et Rafael Nadal, 22 titres du Grand Chelem chacun. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Grec jouait sa seconde finale de Grand Chelem, après avoir perdu celle de Roland-Garros en 2021, déjà contre Djokovic durant laquelle il avait mené deux sets à zéro. Cette fois à Melbourne, Djokovic a été nettement supérieur, ne laissant jamais Tsitsipas espérer une victoire malgré les deux jeux décisifs joués.
Match en tribunes
Le match a même été plus serré en tribunes, pour ce qui est des encouragements, entre les nombreux supporters grecs et les encore plus nombreux supporters serbes, dont plusieurs centaines sans billets pour la Rod Laver Arena ont regardé le match sur un écran géant dans l'enceinte du Melbourne Park.
Une fois la victoire assurée sur une ultime faute de son adversaire, Djokovic est monté dans son box embrasser son équipe, dont son coach Goran Ivanisevic et sa mère Dijana, et s'y est effondré au sol en sanglots. "J'ai craqué parce que soudain, ce poids que j'avais sur les épaules s'est dissipé", a-t-il expliqué.
"Ça a été un des tournois les plus compliqués", a-t-il ajouté en affirmant qu'il n'aurait vraisemblablement pas joué "s'il ne s'était agi d'un tournoi du Grand Chelem". Aussi bien que Nadal est chez lui à Roland-Garros (14 titres en autant de finales), Djokovic a démontré que le Melbourne Park était son territoire (10 titres en autant de finales).
"Il est l'un des plus grands de notre sport", a souligné Tsitsipas, avant de se reprendre, sous la pression du public : "Il est le plus grand de tous ceux qui ont un jour tenu une raquette !"
AFP/VNA/CVN