On n'est finalement pas sûr que la viande rouge soit mauvaise pour la santé

De nombreux pays recommandent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du coeur, mais un réexamen de dizaines d'études passées par des chercheurs indépendants conclut lundi 30 septembre que le risque potentiel est faible et les preuves incertaines, créant une tempête scientifique.

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Une boucherie le 28 octobre 2015 à Godewaersvelde.

Dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays "conseille aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge", c'est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi 30 septembre dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l'American College of Physicians.

Les multiples études ré-analysées collectivement par le groupe indiquent que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine pourrait abaisser la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce que les chercheurs considèrent comme une baisse modeste. En outre, ils insistent: le degré de certitude de cette statistique est "faible".

Pour la charcuterie et les maladies cardiovasculaires et le diabète, la qualité des preuves est jugée "très faible" par l'équipe, qui a eu recours à une méthodologie baptisée GRADE.

"Il y a de très faible réductions de risque pour le cancer, les maladies du coeur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines", résume Bradley Johnston, professeur associé d'épidémiologie à l'Université Dalhousie au Canada, et directeur du groupe NutriRECS, qui a rédigé les consignes.

"Peut-être qu'il y a une réduction du risque, ou peut-être pas", dit-il.

Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles, qu'ils jugent représentatives d'une "vieille école" trop axée sur les bénéfices sociétaux et non individuels, afin d'aller dans le sens d'une médecine plus personnalisée.

Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu'il reste très difficile d'isoler l'effet d'un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé.

"Nous livrons aux gens notre meilleure estimation de la vérité, qui est incertaine. Selon leurs propres préférences, ils peuvent décider de réduire ou d'éliminer" la viande et la charcuterie, poursuit Bradley Johnston.

"Mais notre recommandation est que, pour la plupart des gens, la meilleure approche est de continuer, étant donné la très faible réduction de risques et l'incertitude des preuves".


AFP/VNA/CVN

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