À Rouen, l'incendie de l'usine chimique éteint, les inquiétudes demeurent

Odeur entêtante entraînant parfois des vomissements, galettes d'hydrocarbures sur la Seine, agriculteurs en plein désarroi : l'incendie spectaculaire de l'usine Lubrizol est éteint mais continue d'inquiéter malgré la mobilisation du gouvernement pour rassurer.

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Capture d'une video réalisée par les pompiers de l'incendie, le 27 septembre à Rouen.

Nombre de passants portaient vendredi 27 septembre des masques dans les rues de Rouen face à une odeur persistante pouvant provoquer des nausées. Les locaux de France 3 à Rouen ont même été évacués, certains salariés ayant été victimes de vomissements.

Déclenché dans la nuit de mercredi 25 septembre à jeudi 26 septembre, le feu était éteint vendredi 27 septembre mais 120 pompiers restaient sur place pour surveiller les points chauds, selon les pompiers.

"Lubrizol est le plus important accident industriel en France depuis AZF (à Toulouse en 2001, ndlr). La gestion du drame que vit notre métropole de Rouen est scandaleuse et humiliante", a twitté David Cormand, secrétaire national d'EELV. Son parti ainsi que LFI et le PCF ont réclamé la transparence sur cette catastrophe industrielle. À Rouen, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de la Seine-Maritime pour réclamer "la vérité" sur l'incendie, selon le journal Paris Normandie.

"Je comprends la population (…) les produits peuvent être irritants sur le moment", a tempéré la ministre de la Santé Agnès Buzyn après avoir visité l'usine dévastée.

Il n'y a "pas de polluants anormaux dans les prélèvements effectués", a assuré la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, à ses côtés.

En revanche "la ville est clairement polluée" par les suies auxquelles il ne faut pas toucher sans protection, a reconnu Mme Buzyn. Cette suie est une combinaison d'additifs d'huile de moteur et d'hydrocarbures, c'est-à-dire des matières qui ont brûlé sur le site Lubrizol, une usine classée Seveso seuil haut et qui emploie habituellement 400 personnes.

"Je suis très étonné de voir un incendie qui se déclare en pleine nuit, dans un endroit où il n'y a personne. Je m'interroge", a déclaré le pdg de Lubrizol France, Frédéric Henry à l'issue de la visite des deux ministres. C'est la première fois que le directeur de l'usine s'exprime depuis la catastrophe.

Les établissements scolaires de Rouen rouvriront lundi matin 30 septembre après nettoyage, avait assuré un peu plutôt à Rouen le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.

EELV a dénoncé dans un communiqué "des retombées de suie à plus de 30km (de l'usine), dans les jardins chargés d'hydrocarbure !".

Au total 51 personnes ont consulté les établissements de santé rouennais jeudi 26 septembre et vendredi matin 27 septembre à cause de l'incendie, dont cinq, des adultes qui avaient déjà des pathologie respiratoires auparavant, ont été hospitalisés, a indiqué vendredi midi 27  septembre le Samu.

AFP/VNA/CVN

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