En Finlande, l'intégration des migrants par le vélo

L'intégration par la petite reine : avant même le hockey sur glace, sport national en Finlande, les immigrés sont invités à suivre des cours de cyclisme pour les aider à se mettre en selle dans ce pays épris de vélo.

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Une formations au vélo pour les migrants à Helsinki, le 20 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Par une matinée ensoleillée de septembre, un groupe de huit étudiants remise ses manuels de grammaire finnoise pour se rendre sur un parking du quartier de Suvilahti à Helsinki, où les attendent bicyclettes et casques.

"Beaucoup de personnes arrivant en Finlande, surtout les femmes, ne savent pas faire de vélo alors que sa pratique est très importante dans la société finlandaise", explique Federico Ferrara, de l'Association des cyclistes finlandais, qui dirige le projet.

Apprendre à tenir le guidon contribue à rendre les nouveaux arrivants autonomes, en particulier les femmes, dont beaucoup viennent d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient, selon lui.

"Pour de nombreux élèves, le vélo est entouré d'une sorte de tabou, peut-être ont-ils fait une chute dans leur enfance et sont traumatisés depuis 20 ans, ou peut-être que ce n'est pas accepté socialement ou culturellement".

Les instructeurs aident certains élèves à monter sur leur vélo mais ce n'est pas leur première session pratique et ils sont fin prêts à se lancer sur un parcours de plots censé tester leur équilibre et leur agilité.

Malgré quelques hésitations au démarrage, l'instructeur Sami Viitanen estime que le petit groupe est paré pour la prochaine étape. Après quelques consignes de sécurité élémentaires, il entraîne ses cyclistes sur la route pour s'habituer à la circulation.

Le vélo est populaire en Finlande. À Helsinki, plus de la moitié des habitants le pratiquent au moins une fois par semaine, 10% l'utilisent pour se déplacer toute l'année, malgré les longs hivers, le froid, l'obscurité et la neige.

Souvent simple activité de loisirs, le vélo offre les conditions de l'indépendance pour les migrants résidant par exemple dans un centre d’accueil loin du centre-ville. "Ils se trouvent souvent au milieu de nulle part et le vélo peut être le seul moyen de transport", justifie Ferrara.

Au cours des 18 derniers mois, 320 apprentis ont appris à conduire un vélo. Le projet est financé par le monopole des loteries et jeux de hasard du pays.

D'après Federico Ferrara, 90% des élèves sont capables de se débrouiller après trois heures de cours. "Faire du vélo, c'est génial, maintenant je peux le faire", s'enthousiasme Orhan, arrivé en Finlande en provenance de Turquie il y a sept ans.


AFP/VNA/CVN

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