>>L'économie américaine accélère les embauches avec 916.000 créations d'emplois en mars
>>En Floride, la pandémie affecte aussi le marché des plantes ornementales
Files d'attente pour se faire tester au COVID-19 à Miami (Floride) le 21 décembre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous commençons à voir les premiers signes de l'impact d'Omicron sur l'économie", principalement dans les services, a expliqué Oren Klachkin, économiste pour Oxford Economics, dans un entretien à l'AFP, citant notamment les bars ou restaurants.
La première économie du monde espérait pouvoir enfin regarder le Covid dans le rétroviseur, mais le virus vient de nouveau jouer les trouble-fête. Apparu il y a un mois, le variant Omicron, extrêmement contagieux, fait flamber le nombre de nouveaux cas.
Cela a même poussé les autorités sanitaires américaines (CDC), jeudi 30 décembre, à déconseiller les croisières, relevant que "le risque de contracter le COVID-19 (...) y est très élevé", même pour les vaccinés.
En effet, 5.013 cas ont été signalés dans les eaux territoriales américaines entre le 15 et le 29 décembre, contre seulement 162 entre le 30 novembre et le 14 décembre.
L'industrie des croisières a qualifié vendredi 31 décembre cette décision de "décevante".
"C'est particulièrement déroutant car les cas identifiés sur les navires sont une très faible minorité de la population totale à bord, et la majorité sont de nature asymptomatique ou benigne", a protesté la Cruise Lines International Association dans un communiqué.
Distribution d'autotests à New York le 23 décembre 2021. |
Photo : AFP/VNA/cVN |
Il est cependant encore difficile de quantifier les conséquences économiques de ce variant, "d'autant plus que c'est la saison des fêtes de fin d'année, qui a elle-même un impact sur les données", a détaillé Oren Klachkin.
Les analystes de Moody's ont, eux, récemment abaissé leur prévision de croissance pour le 1er trimestre à cause d'Omicron, tablant sur environ 2%, contre 5% anticipés auparavant.
"Amplifié par Omicron"
Cette "peur de la contagion" et la baisse des réservations dans les restaurants "ne sont qu'une partie de l'équation", a averti l'économiste Diane Swonk, de Grant Thornton, dans un tweet.
Il est désormais compliqué de trouver de la main-d'oeuvre, "ce n'est pas nouveau, juste amplifié par Omicron", souligne l'économiste.
Ce manque de travailleurs, dû aux très nombreuses mises en quarantaine après un test positif ou un contact avec une personne infectée, risque de paralyser une large partie de l'économie.
Le transport aérien connaît ainsi des jours difficiles, avec des annulations par milliers, tant le nombre de personnels navigants placés à l'isolement est élevé, au moment même où les Américains se déplacent massivement pour les fêtes de fin d'année.
Pour limiter les absences, l'administration de Joe Biden a décidé lundi 27 décembre de réduire la durée de quarantaine recommandée de dix à cinq jours.
Des panneaux de recrutement près de Colombus (Ohio) le 11 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Car ce manque de main-d'oeuvre risque d'aggraver une situation qui dure depuis des mois : il n'y a pas assez de travailleurs aux États-Unis pour remplir tous les postes vacants, notamment en raison des très nombreux départs anticipés en retraite depuis le début de la pandémie.
Impact "modeste" sur l'inflation
"Nous prévoyons que le marché du travail continuera de se redresser en 2022, avec environ 5 millions de nouveaux emplois créés, soit un peu plus de 400.000 par mois", anticipe Nancy Vanden Houten, économiste pour Oxford Economics.
Cependant, souligne-t-elle, "cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de pénurie dans certains secteurs".
Le taux de chômage et le nombre d'emplois créés aux États-Unis en décembre seront annoncés le 7 janvier.
Certains économistes craignent aussi que ces perturbations n'aggravent une inflation qui est au plus haut depuis 1982, le variant perturbant la fabrication et le transport à l'échelle de la planète.
"Il existe un risque réel que les variants soient désormais plus inflationnistes que désinflationnistes", détaille Diane Swonk. Cependant, dans un premier temps, la hausse des prix des services et de l'énergie "pourrait s'atténuer" avec une demande en baisse.
Mark Zandi, chef économiste pour Moody's, mise lui sur un impact "modeste" d'Omicron sur l'inflation.
"Les entreprises ont fait des progrès significatifs pour atténuer les goulets d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement mondiale", souligne-t-il.
AFP/VNA/CVN