>>Marseille chute d'entrée, Monaco s'impose
Le président de l'OM, Vincent Labrune, entouré des recrues Lassana Diarra et Abou Diaby, le 1er août au Vélodrome. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Trahi. "VLB" s'est démené tout l'été pour satisfaire "El Loco", sur le marché des transferts et contractuellement, un entraîneur qui l'avait pourtant fusillé médiatiquement un an plus tôt, l'accusant de ne pas tenir ses promesses. Et Bielsa lui claque la porte au nez, laissant un de ses adjoints lui remettre froidement sa lettre de démission pendant que lui-même va l'annoncer aux médias.
Bielsa a certes épargné Labrune lors de la déjà mythique conférence de presse suivant la défaite contre Caen (1-0). "C'est le chef que j'ai toujours reconnu", a-t-il dit, affirmant être "d'accord avec son projet pour l'OM".
L'Argentin était la clef de voûte de ce projet : un technicien parfait pour faire progresser les jeunes joueurs vers lesquels le club s'était tourné.
Labrune sort fragilisé de cette explosion. "Abasourdi" selon son propre communiqué, diffusé en pleine nuit, "excédé" selon ses proches cités dans la presse. Il semble avoir gardé la confiance de l'actionnaire, Margarita Louis-Dreyfus, qui l'avait placé à la tête du club il y a quatre ans.
"MLD" lui laisse le champ libre pour recruter rapidement un nouvel entraîneur, la question la plus brûlante.
Valse de noms d'entraîneurs
L'adjoint Franck Passi prépare l'équipe pour la 2e journée de Ligue 1, à Reims, où la pression sera terrible sur l'OM. Mais il a peu de chance de durer en position de N°1.
Fiche de l'entraîneur argentin Marcelo Bielsa. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Labrune ne travaille pas sur une page blanche. Pendant les deux longs mois de négociations avec Bielsa pour sa prolongation de contrat, finalement jamais signée, l'OM a pris contact avec quelques techniciens, au cas où l'homme de Rosario ne resterait pas.
Les noms d'entraîneurs français libres circulent, comme Frédéric Antonetti, déjà plusieurs fois associé à l'OM, pour la succession de Didier Deschamps notamment.
Celui de René Girard, dernier champion de France avant l'ère Paris SG, avec Montpellier en 2012, est également avancé.
Côté étranger, Walter Mazzarri, ex-Inter Milan, est aussi sans club, mais son profil ultra-défensif conviendrait mal à l'héritage d'El Loco. Jürgen Klopp, pour dépoussiérer le fumeux "projet Dortmund" dont rêvait VLB, ou Guus Hiddink sont aussi cités.
La décision pourrait intervenir rapidement, la direction ayant annoncé vouloir "prendre dans les prochains jours toutes les mesures nécessaires pour permettre à l'OM de vivre une saison à hauteur de ses espérances".
Autre mission urgente, Labrune doit préserver le plus possible ses joueurs de la tempête. Certains voulus par Bielsa, comme l'arrière espagnol Javier Manquillo, pourraient s'inquiéter de leur avenir.
Gare aux recruteurs
Le président doit également faire face aux assauts des recruteurs, qui pourraient séduire certains titulaires de l'effectif (Benjamin Mendy, Thauvin, Batshuayi ?) déroutés par le départ du maître d'œuvre.
L'entraîneur argentin Marcelo Bielsa, lors du match contre Caen, le 8 août au stade Vélodrome. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
D'autres joueurs aux rapports plus conflictuels avec Bielsa, comme Alaixys Romao, pourraient en revanche voir ce départ fracassant d'un meilleur ?
L'entraîneur a parlé à ses ex-joueurs le 9 août, au centre d'entraînement de la Commanderie, sans vraiment les convaincre, selon les réactions anonymes recueillies par L'Equipe ou La Provence.
Finalement on ne sait pas encore très bien quelle mouche a piqué El Loco. Divers médias ont parlé d'un flou autour d'une prime de 300.000 euros promise pour une cellule recrutement ou d'une prolongation automatique de son contrat sans obligation de résultat.
Difficile de savoir qui porte la plus grande part de la responsabilité de la rupture, mais deux anciens présidents de l'OM chargent Labrune.
"Depuis son arrivée à la présidence, non seulement sportivement les résultats sont mauvais, mais financièrement, on ne peut pas dire que ce soit un parcours brillant", juge Bernard Tapie dans La Provence, journal dont il est actionnaire.
Pour Pape Diouf, son grand rival, Labrune "a montré ses limites" et sa politique "a mené le club au bord du gouffre". En plus de ses travaux d'Hercule, VLB doit éviter les coups de poignard...