Problème, beaucoup des parents adoptants ne souhaitent pas inscrire leurs origines sur les papiers administratifs.
Selon les statistiques toutefois incomplètes, depuis l’entrée en vigueur de ladite loi en 2011, 3.264 cas d’adoption ont été recensés sur l’ensemble du pays. Pourtant, 56%, soit 1.824 cas, sont illégaux. Les parents adoptants n’ont pas accompli les formalités officialisant l’adoption évoquant des défauts dans les conditions requises.
Des enfants orphelins et handicapés pris en charge dans le Centre de protection sociale de la province de Bac Ninh (Nord). |
Rien que dans la capitale Hanoi, jusqu’à fin 2013, sur 818 enfants adoptés, 605 parents adoptants (74% des cas) habitants les arrondissements et districts en banlieue n’ont pas souhaité légaliser l’adoption. Ils ne veulent pas révéler l’origine et les parents biologiques de ces enfants jusqu’à leur maturité au motif de garantir la stabilité psychologique et assurer la continuité de la lignée familiale. La situation est pire dans les familles vivant en régions rurales, encore plus conservatrices.
Pour des rapports familiaux solides
Selon Nguyên Thi Hang, vice-présidente de la section d’administration juridique du Service de la justice de Hanoi, les parents adoptants souhaitent garder confidentielles les informations d’adoption afin de garantir les intérêts des enfants adoptés en cas de problème d’héritage.
Le dossier d’adoption est également un obstacle. En plus du casier judiciaire délivré et certifié par le Service municipal de la justice, les parents adoptants doivent posséder une attestation médicale à obtenir au prix des multiples tracasseries. Ce qui les décourage à se présenter devant leurs services compétents pour officialiser l’adoption.
À ce sujet, Nguyên Van Binh, directeur du Département de l’adoption du ministère de la Justice, admet des incohérences tout en affirmant des conditions favorables aux habitants : simplification des papiers administratifs.
Selon Mme Hang, l’officialisation des adoptions passe par une double démarche : d’une part, l’obligation pour les parents et les familles adoptants d’accomplir toutes les formalités devant les structures compétentes, et d’autre part, la nécessité pour les services publics - Comité populaire, Front de la Patrie, Association des femmes - de faire le suivi afin de parachever le processus. Ce qui permettra d’établir des relations solides et officielles entre parents adoptants et enfants adoptés dans l’objectif de garantir les intérêts de ces derniers.
Lê Hà/CVN