Selon le directeur du Service de la santé de la province de Quang Ngai (Centre), Nguyên Tân Duc, ces dernières années, le Centre de santé de l’île de Ly Son, province de Quang Ngai, a bénéficié d’aides pour moderniser ses équipements, lui permettant d’assurer de meilleurs services de consultation et de traitement et aussi certaines opérations chirurgicales. «Il n’en demeure pas moins que nos bases matérielles restent modestes et que les interventions sérieuses doivent être réalisées sur le continent, ce qui pose d’immenses problèmes de logistique en cas d’urgence», informe M. Duc.
Au Centre de santé de l’île de Ly Son. |
Même son de cloche du côté du directeur du même Centre de santé de Ly Son, Mai Huu Hâu : «Mon centre ne peut pas construire de banque de sang au service des opérations chirurgicales en raison de l’insuffisance d’électricité, qui provient du solaire et de l’éolien uniquement». À quoi s’ajoutent les compétences limitées du personnel et des conditions climatiques guère propices à une bonne conservation des équipements médicaux. Certains sont même en service depuis une dizaine d’années.
Chaque année, le Service de la santé de Quang Ngai réserve une somme à la maintenance des équipements existants mais aucune à l’achat de nouveau...
«Autrefois dispensaire, le Centre de santé de Ly Son a plusieurs salles techniques et même laboratoires qui ne répondent pas aux normes, déplore le médecin Hâu. Certains malades ont dû payer jusqu’à 20 millions de dôngs pour pouvoir être envoyés de toute urgence vers le continent».
Comment attirer les jeunes médecins ?
Selon le directeur du Service provincial de la santé, Nguyên Tân Duc, «après leurs études, la plupart des étudiants en médecine ne veulent pas retourner travailler dans leur province natale». Chaque année, la province n’accueille que 45 médecins soit l’équivalent de ceux partant à la retraite. De plus, lors de la période 2008-2013, 45 médecins ont quitté Quang Ngai pour travailler à Hô Chi Minh-Ville.
Face à cette situation, la province propose des politiques d’encouragement. Les étudiants en médecine diplômés avec la mention bien bénéficient d’une aide de 220 millions de dôngs s’ils viennent travailler à Quang Ngai et de 200 millions de dôngs s’ils ont décroché la mention assez bien...
Selon M. Duc, cette politique a permis d’améliorer les ressources humaines du système de santé provincial. Dans les îles, les choses ont malheureusement peu évolué.
Pour résoudre les lacunes en termes de personnel et d’équipements, le directeur du Centre de santé de Ly Son, Mai Huu Hâu, a demandé au ministère de la Santé de soutenir son établissement dans le perfectionnement des compétences de son personnel et l’achat de matériel. Par exemple, il souhaiterait un caisson hyperbare pour traiter les pêcheurs victimes d’accident de décompression.
Les médecins des îles sont avant tout des généralistes, mais peuvent être amenés à gérer des situations très critiques, voire vitales, lors d’AVC, d’infarctus... Or, ils ne sont pas formés pour être urgentistes.
Lors de sa visite sur le terrain dans la province de Quang Ngai, la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên, a affirmé qu’afin d’aider les pêcheurs, son ministère envisageait de leur fournir des armoires à pharmacie pour qu’ils puissent assurer eux-mêmes les premiers secours. «Le secteur de la santé renforcera la fourniture de médicaments, d’équipements et modernisera dispensaires ou centres de santé dans les régions côtières et insulaires», a-t-elle assuré à cette occasion.
Dans le cadre du projet d’envoi de jeunes médecins dans les 62 districts les plus pauvres du pays, son ministère encouragera les étudiants en médecine diplômés avec la mention bien à travailler dans les régions maritimes et insulaires comme Ly Son.
À cette occasion, la ministre a aussi demandé à Ly Son de dresser la liste de ses besoins en termes d’équipements, notamment de bateaux pour l’acheminement des cas graves vers le continent. En outre, la province de Quang Ngai doit élaborer un projet de modernisation du Centre de santé de Ly Son.
Huong Linh/CVN