>> Au tour du Japon de retenter de se poser sur la Lune
>> L'alunisseur américain ayant raté la Lune a disparu dans l'atmosphère terrestre
>> La NASA confirme l'achèvement de la première mission commerciale américaine de livraison lunaire
Des chercheurs participent à une simulation de mission sur la Lune à Tignes, en Savoie, le 23 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il s'agit d'une simulation d'une mission sur la Lune", décrit Peter Weiss, le directeur de Spartan Space à l'origine du projet. "En termes de géologie, il était intéressant de venir à Tignes : on se trouve dans une forme de cratère, on a la neige, le froid... les conditions sont idéales".
L'idée de cet habitat, née à Marseille il y a trois ans, est à la fois de permettre la tenue d'expériences scientifiques en conditions extrêmes, comme en Islande ou au Groënland, dans un futur proche et de former des astronautes à l'utilisation de certains équipements.
"Notre but est aussi d'apporter une contribution européenne ou française à des missions Artémis de la Nasa", dit M. Weiss. "D'ici deux ou trois ans, les Américains vont marcher sur la Lune, suivis par des Chinois. On pense que l'Europe peut aussi jouer un rôle important".
Pour l'heure, le projet n'est encore qu'un modèle du futur prototype, testé pour la première fois dans un environnement extérieur aux laboratoires, mais l'ambition, bien réelle, est de permettre à cet habitat de participer à des missions sur la Lune d'ici 2030.
M. Weiss affirme que l'expérience permet déjà de "tester des sous-systèmes", comme certains supports de vie à l'intérieur de la capsule et de déterminer "ce qu'on peut mettre à l'intérieur: un équipage de deux astronautes peut y dormir, travailler, faire des sorties extra-véhiculaires", comme testé ce matin-là.
À ce stade en revanche, l'extérieur est factice, au point que l'équipe de scientifiques a préféré passer une nuit de tempête de neige dans un chalet voisin par crainte que le toit ne résiste pas aux bourrasques.
L'opération suscite en tout cas la curiosité des promeneurs, comme cette Anglo-Espagnole venue à Tignes pour la saison. "Je suis professeur de biologie, donc la physique n'est pas vraiment mon domaine mais (...) c'est très intéressant comme expérience", dit-elle en promenant son chien.
L'habitat, nommé Eurohab, est conçu pour entrer dans une fusée, atterrir seul sans personne à son bord. Autre objectif, proposer l'habitat comme "service", pas forcément pour le vendre à une agence. "Il pourrait servir à de futures missions, un peu comme SpaceX fournit un service de transport à la Nasa", imagine Peter Weiss.
Développé dans le cadre du programme Tech The Moon du CNES et soutenu par l'agence spatiale européenne, le projet a notamment été présenté dans la cour de l'Assemblée nationale cet été.
AFP/VNA/CVN